Effet de serre: le méthane montré du doigt
Des scientifiques de l'Université de San Diego ont étudié six
sites du Golfe du Mexique où de véritables panaches de bulles de
méthane s'échappent de "cheminées à gaz", sur le plancher
océanique, à 500 ou 600 mètres de profondeur.
Précédentes hypothèses mises à mal
Le relargage dans l'atmosphère de ces bulles de méthane serait
"considérable". En effet, contre toute attente, les bulles émises à
ces profondeurs atteignent les eaux de surface, et le méthane
qu'elles contiennent s'échappe ensuite dans l'atmosphère.
Grâce à un robot submersible, les chercheurs ont récolté des
échantillons d'eau tous les 20 mètres dans une colonne d'eau à
proximité des panaches de bulles et ont analysé leur concentration
en méthane. Maximale à la sortie des cheminées à gaz, la
concentration en méthane diminue rapidement, avant d'augmenter à
nouveau dans les eaux superficielles, signe que des bulles ont
relargué leur méthane près de la surface.
A partir des concentrations en méthane des eaux de surface, les
chercheurs ont calculé la vitesse de diffusion de méthane dans
l'atmosphère. Ils trouvent des valeurs 10 à 10'000 fois supérieures
aux précédentes estimations.
25 fois plus nocif que le CO2
Selon les précédentes études, les bulles émises à plus de 200
mètres de profondeur n'atteignaient pas la surface. Selon les
chercheurs, ces résultats "soulignent l'importance des cheminées à
gaz comme source de méthane atmosphérique". Une source qui est sans
doute sous-estimée dans les prédictions climatiques
actuelles.
L'étude d'autres bassins riches en hydrocarbures, comme le Golfe
persique ou la Mer caspienne, devrait confirmer ces résultats. Le
méthane est un gaz à effet de serre souvent sous-estimé, mais plus
puissant que le dioxyde de carbone. Sur une période de 100 ans, son
potentiel de réchauffement global est 25 fois plus important que
celui du CO2.
ats/cer