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A Zermatt, des étudiants testent des solutions pour vivre sur la Lune

Sous le Petit Cervin, un projet d'habitat lunaire élaboré par des étudiants
Sous le Petit Cervin, un projet d'habitat lunaire élaboré par des étudiants / L'actu en vidéo / 2 min. / le 27 juin 2019
Comment survivre sur la Lune malgré les conditions extrêmes? C'est la question sur laquelle se sont penchés 150 étudiants de neuf pays européens pendant près d'un an. Leurs projets sont exposés à Zermatt (VS) jusqu'au 3 juillet.

Depuis septembre, ils sont 150 étudiants européens à viser la Lune. Dans le cadre d'un projet du Swiss Space Center, soutenu par l'Agence spatiale européenne (ESA), ces jeunes issus de 13 universités conçoivent des technologies qui poseraient les bases de la vie sur ce satellite de la Terre. Organisés en une vingtaine d'équipes, ils ont notamment réfléchi à la conception et la structure d'un habitat lunaire.

"L'habitat lunaire et l'habitat de l'extrême constituent un thème très large. Certains étudiants ont travaillé sur de la robotique, la culture de plantes, d'autres sur l'architecture, le design, mais aussi sur les expériences scientifiques dans la glace, dont produire de l'oxygène et de l'hydrogène à partir de la glace, puisqu'on a repéré des traces d'eau sur la Lune", explique à la RTS Gilles Feusier, responsable Science et Technologie au Swiss Space Center.

Mais le domaine spatial n'est pas le seul à pouvoir s'enrichir de cette expérience intitulée Igluna. "Les ressources dans l'espace sont très limitées, alors qu'on espère que les ressources de la Terre vont continuer à ne pas être si limitées. Le projet représente donc une réflexion globale sur ce cycle de ressources", précise le responsable.

Sous le Petit Cervin, un labo en conditions presque réelles

Depuis le 17 juin, les étudiants sont entrés dans une des dernières phases du projet: la campagne de terrain avec le test des travaux les plus techniques dans la grotte glaciaire du Petit Cervin à 3883 mètres d'altitude. Ainsi que l'exposition des projets conceptuels et artistiques dans une galerie à Zermatt (VS).

Les étudiants de l'EPFL et de la Haute école pour les sciences appliquées de Zurich (ZHAW) ont par exemple collaboré dans le domaine de la nourriture. Le but: trouver une alternative aux sachets lyophilisés grâce à l'aéroponie, une forme de culture hors-sol.

A la place de la terre, des déchets humains recyclés nourrissent des légumes-racines, alors qu'un système informatique surveille leur croissance. "Un algorithme détermine quand les légumes sont prêts à être récoltés", explique Victoria Letertre, programmatrice à l'EPFL de ce GrowBotHub pensé avec l'association Légumes perchés. "Puis un carrousel va amener les légumes devant un robot pour la récolte."

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La conquête de l'espace s'est privatisée et est devenue un marché économique convoité. / T.T.C. (Toutes taxes comprises) / 7 min. / le 24 juin 2019

Le CERN et le MIT à Zermatt

Première collaboration entre des universités et l'ESA, le projet Igluna réunit aussi à Zermatt des acteurs scientifiques déjà actifs dans le domaine spatial, à l'image du CERN et du Massachussets Institute of Technology (MIT). Celui-ci teste dans la station valaisanne un système qui maximise le taux de production d'eau filtrée à partir d'une source de glace.

De quoi faciliter une éventuelle colonisation de la Lune, qui n'est plus exclue. Le satellite est à nouveau dans le viseur des agences spatiales, dont la NASA. L'agence américaine y enverra du matériel dès 2020, a-t-elle annoncé le mois passé. Ces équipements permettront de préparer la prochaine mission américaine humaine prévue pour 2024, la première en un demi-siècle.

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Article web: Tamara Muncanovic

Reportage TV: Marie-Emilie Catier

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