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France: traces de dinosaures exceptionnelles

Les empreintes ont été conservées dans une couche calcaire vieille de 150 millions d'années.
Les empreintes ont été conservées dans une couche calcaire vieille de 150 millions d'années.
Les plus grandes traces de dinosaures connues, correspondant à des animaux de 25 mètres de long pesant 30 ou 40 tonnes, ont été trouvées dans le Jura français par des paléontologues lyonnais, qui veulent mettre à jour les pistes empruntées il y a 150 millions d'années par ces mastodontes.

Découvertes en avril dernier sur le site de Plagne par
Marie-Hélène Marcaud et Patrice Landry, deux naturalistes amateurs,
les traces de pas "sont de très grande taille, pouvant atteindre
1,20 à 1,50 m de diamètre total", selon un communiqué du Centre
national de la recherche scientifique (CNRS).



"A notre connaissance, on ne trouve pas de traces de cette taille
ailleurs", a déclaré Pierre Hantzpergue, du laboratoire
Paléoenvironnements et Paléobiosphères de l'université de Lyon 1,
qui a expertisé le site avec son collègue Jean-Michel Mazin du
CNRS.

Vieilles de 150 millions d'années

Il ne s'agit pas toutefois du plus grand des dinosaures, qui
serait Amphicoelias fragillimus, d'une longueur comprise entre 40
et 60 mètres pour un poids pouvant atteindre 120 tonnes, d'après un
fragment de vertèbre qui a été retrouvé. Les empreintes ont été
conservées dans une couche calcaire vieille de 150 millions
d'années.



Comme sur trois autres sites dans le Jura (dont un en Suisse) et
sur les dizaines de sites de traces de dinosaures à travers le
monde, notamment en Espagne, au Portugal et sur le continent
américain "il s'agit toujours de formations jurassiques plus tard
recouvertes par la mer qui a empilé des dizaines et des centaines
de mètres de sédiments et a ainsi protégé ces couches pendant des
millions d'années", explique M. Hantzpergue.



Ces couches de sédiments ont par la suite été érodées, et les
traces des mastodontes de Plagne, des sauropodes quadrupèdes
probablement semblables au diplodocus, ont été retrouvées sous une
couche d'une vingtaine de centimètres de terre végétale. Le site ne
recèle "pas d'ossements et on en trouvera pas parce que ces
empreintes de pas se conservent dans des environnements qui ne
permettent pas la conservation des squelettes.



Pour qu'il y ait préservation d'un squelette, il faut que ce soit
dans l'eau rapidement recouverte par des sédiments", précise M.
Hantzpergue.



afp/cht

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Trouvées grâce à l'exploitation forestière

Les traces du plateau de Plagne ont été mises à jour suite au passage d'engins d'exploitation forestière qui ont décapé la terre végétale et mis au jour la dalle calcaire qui se trouvait dessous, a expliqué Pierre Hantzpergue, du laboratoire Paléoenvironnements et Paléobiosphères de l'université de Lyon 1.

Les scientifiques veulent maintenant découvrir où mènent les traces des pas des sauropodes et sont déjà persuadés qu'ils vont découvrir un chemin de dinosaures plus long que la plus grande piste connue qui fait 147 mètres au Portugal, près de Fatima.

Les fouilles à venir, pour lesquelles ils vont demander des moyens aux élus locaux, dégageront une piste le plus loin possible, ainsi qu'un carré d'un demi-hectare à un hectare, pour déterminer la densité des traces.

Ces travaux "pourraient révéler que le site de Plagne est l'un des plus vastes connus au monde", estime le CNRS.

Dans l'immédiat, le site ne nécessite aucune protection particulière car "il n'y a pas de risque géologique majeur", assure M. Hantzpergue, qui ajoute que ces empreintes calcaires "ne peuvent pas être prélevées; il ne peut pas y avoir de pillage. Il faut seulement éviter que des tractopelles passent au milieu".