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"L’objectif ultime est de savoir si la vie existe ailleurs que sur Terre"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Willy Benz, astrophysicien
L'invité de La Matinale (vidéo) - Willy Benz, astrophysicien / La Matinale / 13 min. / le 5 juillet 2019
La Suisse est-elle un pays spatial? Pour Willy Benz, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Il est le cerveau de CHEOPS, un satellite suisse qui guettera les planètes propices à la vie extraterrestre.

Petit télescope spatial, CHEOPS sera lancé en octobre pour observer les quelques 4000 exoplanètes connues dans la galaxie. "Une exoplanète est tout simplement une planète qui tourne autour d’un autre soleil que le nôtre", explique dans La Matinale de vendredi Willy Benz, ancien directeur de l’Institut de physique de l’Université de Berne.

Faire un premier tri

L’objectif de CHEOPS sera de déterminer la taille de ces exoplanètes, afin de repérer celles qui pourraient être similaires à la Terre. Cela permettra ensuite à de plus gros télescopes de prendre le relais en faisant des analyses spectroscopiques de ces astres susceptibles de contenir la vie.

"Ces planètes se trouvent à des dizaines d’années-lumière. On doit donc se contenter de regarder avec un télescope la lumière qu’elles réfléchissent pour ensuite détecter des traces de vie. Cela est rendu possible par le fait que la vie influence l’atmosphère de la planète sur laquelle elle se trouve. Le meilleur exemple est le réchauffement climatique, qui est l’influence de la vie sur Terre sur l’atmosphère."

Un retour sur investissement

Le budget total de la mission CHEOPS est de 100 millions de francs, financé à hauteur d’un tiers par la Confédération. Relativement bas pour une mission spatiale, cet investissement est loin d’être perdu.

"La construction d’engins nécessaires pour de telles missions pousse à développer une technologie qui peut ensuite être appliquée dans l’économie. Pour CHEOPS, on a dû inventer une lampe ultra stable qui n’existait pas sur Terre. Les Américains nous en ont demandé une copie, que nous leur avons envoyée, et qui se trouve aujourd’hui au Massachusetts Institute of Technology (MIT)."

Le prochain projet, PLATO, est déjà en route. "Il va couvrir une grande partie du ciel et chercher des planètes le plus loin possible de leur étoile pour découvrir toutes les exoplanètes qui manquent à l’inventaire", termine l’astrophysicien. Cet observatoire spatial devrait être opérationnel en 2026.

Interview: Stéphane Deleury

Adaptation web: Antoine Schaub

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"Un astéroïde pourrait frapper la Terre demain"

Willy Benz s’est aussi exprimé sur le risque qu'un astéroïde frappe la Terre. "La question n'est pas de savoir si ça va se passer, mais de savoir quand. Le système solaire est rempli de petits corps qui tournent autour du soleil, et avec le temps, leur orbite change et peut croiser celle de la Terre. Si les deux astres se trouvent au même endroit au même moment, c’est la collision. La dernière grande en date a eu lieu il y a 65 millions d’années. La prochaine pourrait être demain comme dans 100 millions d’années."