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Google Street View: la Suisse menace

Les voitures du groupe internet qui photographient les rues pour son service "StreetView" ont recueilli des informations personnelles .
Google doit développer une meilleure solution pour rendre les visages et les plaques d'immatriculation complètement méconnaissables.
La protection de la sphère privée n'est pas complètement garantie avec le service Street View de Google. Le Préposé fédéral à la protection des données Hanspeter Thür a adressé de nouvelles recommandations à Google. Le géant américain se dit déçu.

L'examen détaillé de Street View a révélé de nombreuses images
problématiques et insuffisamment anonymisées, communiquent lundi
les services de Hanspeter Thür. Il s'agit notamment d'images prises
dans des rues privées et d'images de jardins qui, invisibles pour
un passant, sont aisément visibles pour les caméras montées sur les
véhicules utilisés par Google.

Pas convaincant

Les mesures d'amélioration que propose l'entreprise Internet ne
sont pas convaincantes aux yeux du Préposé à la protection des
données. C'est pourquoi il demande à Google de développer une
meilleure solution pour rendre les visages et les plaques
d'immatriculation complètement méconnaissables.



Google doit aussi apporter une attention particulière à
l'anonymisation des installations sensibles, comme les hôpitaux,
les écoles ou les prisons. Les images de rues privées prises en
l'absence de consentement doivent être effacées.

L'affaire au tribunal?

L'entreprise doit éliminer les images de lieux fermés comme les
cours ou les jardins et diminuer la hauteur de montage des caméras.
Les villes et villages concernés doivent être informés une semaine
avant les prises de vue et une semaine avant leur mise en ligne.
Enfin, Google ne doit pas publier de nouvelles images en Suisse
jusqu'au moment où les questions juridiques auront été
clarifiées.



L'entreprise a trente jours pour accepter ces recommandations. Si
elle les rejette, le Préposé peut porter l'affaire au Tribunal
administratif fédéral.



ats/cht

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Un changement d'opinion, selon Google

Google n'a pas tardé à réagir. Dans un communiqué, l'entreprise se dit très déçue de la position du préposé fédéral à la protection des données Hanspeter Thür en réponse aux «importants efforts fournis».

Ce dernier a été informé avant le lancement de Street View, rappelle-t-elle. Il a donné son feu vert mais a changé d'opinion quelques jours après, dénonce l'entreprise.

Il y a deux semaines, il n'a pas non plus tenu compte de l'ensemble «robuste» de solutions qui lui ont été présentées. «En fait, il a décidé de porter l'affaire devant la justice», estime Google.

L'entreprise contestera vigoureusement toute procédure judiciaire, avertit-elle. «Street View s'est avéré très populaire en Suisse et nous voulons que les gens puissent continuer de l'apprécier», souligne l'entreprise.