Le changement climatique coûte cher à tous les pays, a affirmé
le chef du Département fédéral de l'environnement (DETEC) en
ouvrant la partie ministérielle de la troisième conférence sur le
climat, réunie à Genève de lundi à vendredi. Plus de 80 ministres
et 16 chefs d'Etat y participent.
Moritz Leuenberger a souligné que «l'enjeu est immense». «Nous
devons stabiliser le réchauffement de la planète qui ne doit pas
augmenter de plus de deux degrés par rapport à l'ère de la première
révolution industrielle», a-t-il déclaré.
Taxe sur le CO2
«La raison nous place face à la réalité: le changement
climatique nous coûte cher, très cher, que nous soyons pays riches,
émergents ou en développement», a poursuivi le conseiller fédéral.
«Il faudra donc tous nous engager - nous tous - à diminuer nos
émissions. Et il nous faudra trouver des moyens financiers pour
nous protéger contre le réchauffement déjà existant», a ajouté
Moritz Leuenberger.
Il a rappelé la proposition suisse de taxe sur le CO2, destinée à
«faire payer celui qui pollue», une idée «assez simple et
raisonnable». «Que la raison guide notre travail de Genève à
Copenhague! C'est elle qui nous permettra de dépasser nos clivages
et nos intérêts à court terme», a ajouté Moritz Leuenberger, en
demandant d'être «ambitieux» pour entrer «dans le siècle des
Lumières climatiques».
Le monde va vers «un abîme»
Rentré d'un voyage dans l'Arctique, Ban Ki-moon a lui témoigné
de l'accélération du réchauffement climatique au pôle Nord.
«Certains des scénarios les plus éloignés sont déjà en train de se
réaliser», a averti le secrétaire général de l'ONU.
«Notre pied est bloqué sur l'accélérateur et nous nous dirigeons
vers un abîme», n'a pas hésité à déclarer Ban Ki-moon. Le niveau
des mers pourrait s'élever de 50 centimètres à deux mètres d'ici la
fin du siècle, a-t-il indiqué.
Il a plaidé en faveur d' «une croissance verte, une croissance
durable» et demandé «des progrès rapides» dans les négociations sur
le climat, afin de parvenir à «un accord ambitieux, complet et
équitable» à la conférence de Copenhague, en décembre.
ats/sbo
Un accord trouvé
Quelque 150 Etats ont trouvé jeudi un accord pour mettre en place un "Cadre global pour les services météorologiques" destiné à atténuer les effets des changements climatiques, lors de la Conférence sur le climat.
Ce cadre doit faciliter le partage d'informations sur le climat et son évolution. Ces instruments permettront de mieux anticiper les retombées locales du réchauffement climatique, notamment en Afrique et dans les pays en développement, a indiqué l'Organisation météorologique mondiale (OMM) qui organise la Conférence de Genève.