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"Il faut montrer l'intérêt financier qu'il y a à régler la question climatique"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Martin Beniston, climatologue et ancien vice-président du GIEC
L'invité de La Matinale (vidéo) - Martin Beniston, climatologue et ancien vice-président du GIEC / La Matinale / 10 min. / le 30 juillet 2019
Pour lutter contre le réchauffement climatique, Martin Beniston, ancien vice-président du GIEC, insiste sur la nécessité de démontrer les avantages économiques des modes de production durables.

Alors que les canicules se succèdent et que les records de température tombent un peu partout en Europe, le réchauffement mondial n'a jamais été aussi rapide depuis 2000 ans, selon deux études de l'Université de Berne parues il y a quelques jours dans la revue Nature.

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"Ce n'est qu'à moitié surprenant", explique Martin Beniston, professeur honoraire de l'Université de Genève et ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), dans la Matinale de mardi. "Lorsque j'étais actif au GIEC, dans les années 90, on avait déjà prévu les vagues de chaleur que l'on vit actuellement, mais on les attendait plutôt pour la deuxième moitié du 21e siècle."

Les marches pour le climat ont "peu d'impact"

La prise de conscience de la jeune génération, qui multiplie les marches pour le climat, réjouit le climatologue, qui reste néanmoins sceptique sur le réel impact de telles mobilisations: "J'ai vécu les grèves et les mouvements sociaux britanniques des années 70, et finalement c'est l'économie qui a eu le dessus."

Mais pour lui, c'est justement de l'économie que pourrait venir la solution. "Si on utilise certains mécanismes économiques pour démontrer que protéger l'environnement et le climat peut être intéressant sur le plan financier, on pourra commencer à régler la question climatique."

Dans la bonne direction

Il prend en exemple les nombreuses entreprises qui font des gestes en faveur de l'environnement et du climat, pas nécessairement par vocation écologique, mais pour être plus compétitives.

"Depuis deux-trois ans, le monde et la Chine en particulier investissent plus dans le renouvelable que dans le fossile, rappelle par ailleurs Martin Beniston. La mise en place est un peu lente, mais ça va dans la bonne direction."

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Agathe Birden/asch

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