"Nous organisons cette réunion après la sortie du rapport mondial sur l'extinction de masse à venir. Tout le monde amène des problèmes sur la table en pensant que la CITES est un bon outil car elle peut bloquer des marchés. Peut-être qu'on est plus efficaces pour éviter l'extinction", explique Ivonne Higuero, secrétaire générale de la CITES, alors que la biodiversité traverse une crise sans précédent.
Les 183 Parties à la Convention débattront durant deux semaines de 57 propositions. Le principal enjeu: faire entrer ou sortir plusieurs dizaines d'espèces des annexes de la CITES. Ces dernières classent les animaux et les plantes en fonction des menaces qui pèsent sur eux. A l'heure actuelle, près de 36'000 espèces sont protégées par ces listes.
L'éléphant d'Afrique au centre des discussions
Parmi les habitués des négociations figure l'éléphant d'Afrique. Son trafic d'ivoire est aujourd'hui autorisé mais fortement régulé. Certains Etats du sud de l'Afrique veulent à présent discuter de la réouverture du marché alors que d'autres pays s'y opposent.
En Suisse, la fondation Franz Weber se mobilise aussi, comme l'explique sa directrice Vera Weber: "Nous sommes pour une interdiction totale de tout commerce de l’ivoire au niveau mondial. Cela implique de fermer les marchés domestiques. Car dans l’Union européenne, on peut encore acheter de l’ivoire dit ancien. Il faudrait que cela soit également interdit."
Si les effectifs varient d'un pays à l'autre, la tendance est largement à la baisse sur l'ensemble du continent en raison du braconnage. De plus de 20 millions avant la colonisation européenne, le nombre d'éléphants est passé à environ 350'000 en 2019.
Une proposition suisse
Cette année, la délégation helvétique emmenée par Matthias Lörtscher, de l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, appellera quant à elle à réguler le commerce des poissons d'ornements qu'on retrouve dans les aquariums domestiques.
"Ce type de poissons fait aussi partie de la biodiversité. Il s’agit d’un commerce international assez important et plus de 1000 espèces sont importées en Suisse. C’est pour cela que nous avons soumis un documents de discussion", relève l'expert de la Confédération. A l'échelle mondiale, le marché des poissons d'ornement pèse près de 1,5 milliard de francs.
Aurélie Coulon/kg