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Plaidoyer pour l'eau du clown de l'espace

Guy Laliberté, dans l'ISS, à la fois clown, écologiste et milliardaire.
Guy Laliberté, dans l'ISS, à la fois clown, écologiste et milliardaire.
Le clown de l'espace Guy Laliberté a lancé vendredi soir depuis la Station spatiale internationale (ISS) un plaidoyer poétique pour l'eau, message amplifié par un "spectacle planétaire" simultané dans quatorze villes dans le monde.

Le fondateur du Cirque du Soleil a rempli ainsi sa "mission
sociale et poétique" annoncée, construite autour d'un conte écrit
spécialement pour l'occasion par l'écrivain québécois anglophone
Yann Martel. La fable raconte une conversation entre le Soleil, la
Lune et une goutte d'eau - allusion au nom de la fondation du
milliardaire canadien, OneDrop .

En ouverture du show transmis sur internet, l'ancien
vice-président américain Al Gore a présenté dans une séquence
vidéo, photos et dessins à l'appui, les dangers menaçant l'eau et
les écosystèmes de la Terre, en raison du réchauffement planétaire
et de ses retombées catastrophiques, inondations, sécheresses,
fonte de glaciers...

Treize étapes dans le monde

Le spectacle s'est ensuite déplacé à
Montréal, où l'astronaute Julie Payette et Yann Martel ont lu le
début du conte en français et en anglais. Et les acrobates du
Cirque du Soleil ont présenté des numéros inspirés de traditions
amérindiennes, avec la chanteuse inuit Elisapie Isaac.



Treize autres étapes ont suivi pendant cent minutes, de
Johannesburg à Rio, de Paris à Mexico, de New York à Moscou, en
passant par Sydney, Londres, Marrakech, Mumbai, Osaka et Las Vegas,
avec un défilé de vedettes bénévoles comprenant Salma Hayek,
Gilberto Gil, Shakira, Garou, avec en prime la soprano australienne
Tiffany Speight et la star des ballets du Bolchoï Nikolaï
Tsiskaridzé.



Les passages successifs du conte, en arabe, japonais ou russe,
notamment, étaient entrecoupés de danses, chants et numéros de
cirque, dont un ballet d'acrobates avec des baleines, alors que des
phrases célèbres, telle "L'eau n'est pas nécessaire à la vie, elle
est la vie", de Saint-Exupéry, apparaissaient sur les écrans.



Puis l'auteur du show, faisant flotter dans l'apesanteur son nez
rouge de clown et une grosse goutte d'eau qu'il a tenté d'avaler, a
dialogué en direct avec Bono pour dire au chanteur de U2 que,
depuis l'espace, "la planète Terre paraît magnifique et en même
temps si fragile" et ressemble à "un cerf-volant solitaire dans
l'espace". "L'eau pour tous, tous pour l'eau"-, a conclu Guy
Laliberté.



afp/dk

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Nombreuses critiques au Canada

S'il peut se prévaloir d'avoir réussi une première historique avec son spectacle spatial, Guy Laliberté n'a pas échappé à des critiques au Canada, où certains commentateurs ont calculé combien de puits d'eau potable on eût pu construire en Afrique avec le budget de son opération spectaculaire.

D'autres ont estimé, au contraire, que les 35 millions de dollars de son billet pour l'espace étaient un prix modique à payer pour une campagne planétaire sur un enjeu sérieux.

Le Devoir de Montréal a flétri le "Narcisse" qu'il a cru apercevoir dans le touriste spatial. "Dommage qu'il n'y en ait eu que pour le nez rouge, et très peu pour l'eau", a dénoncé d'avance le quotidien de référence québécois.