Les données recueillies dans une centaine de pays par Global
Footprint Network, un groupe de défense de l'environnement,
indiquent que l'humanité consomme des ressources et produit du
dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre, à un
rythme 44% plus élevé que ce que la nature peut produire et
absorber.
L'étude révèle également une disparité grandissante entre les pays
quant à l'impact écologique par habitant. Si tous les habitants de
la Terre vivaient ainsi comme un Américain moyen, il faudrait
l'équivalent de cinq planètes pour produire les ressources
alimentaires et énergétiques consommées et absorber le CO2 émis. Et
si chacun consommait dans le monde comme l'Européen moyen, deux
Terres et demie seraient nécessaires, ont également calculé les
auteurs de ce rapport.
Tendance alarmante
"Les menaces imminentes auxquelles nous faisons face
aujourd'hui, notablement le changement climatique mais aussi la
déforestation, la diminution des pêcheries, la sur-utilisation de
l'eau douce, sont des symptômes d'une tendance alarmante",
écrivent-ils.
Global Footprint Network, basé à Oakland en Californie (ouest),
calcule tous les ans depuis sa création en 2003 ce qu'il appelle
"l'empreinte écologique" de plus de cent pays et de l'humanité dans
son ensemble.
Cet indicateur détermine la superficie de terre et d'eau requise
pour produire des ressources qu'une population donnée consomme et
pour absorber les déchets en résultant.
Impact écologique: +22% en dix ans
Ces données, qui proviennent de multiples sources dont notamment
l'ONU et des statistiques des différents gouvernements, montrent
qu'entre 2005 et 2006 l'impact écologique de l'humanité a augmenté
de près de 2% sur la même période précédente. Cet accroissement a
résulté à la fois d'une augmentation de la population et de la
consommation de ressources par tête.
Depuis dix ans, l'impact de l'homme sur la nature s'est accru de
22% alors que la bio-capacité, quantité de ressources que la nature
peut produire, est restée constante et pourrait même avoir diminué,
selon Global Footprint Network.
Appel à l'action à Copenhague
Malgré ces chiffres préoccupants, il existe des moyens de
corriger cette trajectoire, estime Mathis Wackernagel, président de
Global Footprint Network.
"Ces tendances montrent qu'il est dans l'intérêt de chaque pays
d'agir sans attendre pour réussir dans un monde aux ressources de
plus en plus limitées, quoi qu'il arrive sur la scène mondiale",
a-t-il dit dans un communiqué en référence à la conférence de
Copenhague de l'ONU sur le climat le mois prochain, où la
conclusion d'un accord contraignant pour réduire les émissions de
gaz à effet de serre est très improbable.
agences/ak
L'Inde prête à en faire plus pour le climat
Alors que l'impact de l'homme sur la planète ne cesse d'augmenter, le premier ministre indien Manmohan Singh a affirmé lundi que son pays était prêt à faire plus pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais à condition que les pays développés prennent des engagements financiers pour contribuer à cette entreprise.
"Nous sommes décidés à faire partie des solutions au problème", a déclaré Manmohan Singh devant le Council on Foreign Relations, un centre de réflexion basé aux Etats-Unis.
"Nous avons entrepris de faire ce que nous pouvons avec nos propres ressources. Nous ferons plus s'il y a un soutien international en ce qui concerne les ressources financières et les transferts de technologies", a-t-il ajouté.