Aux quatre coins du globe on est passé de l'utopie à la réalité. De Toulouse à Medellin, de Brest à Singapour en passant par Portland, le téléphérique urbain a trouvé sa place.
Mais le plus grand réseau, c’est à La Paz qu’on le trouve. Mi Teleferico, c’est son nom, s’étend sur près de 30 kilomètres et transporte plus d’un million de passagers par mois. S’il a permis de désengorger la capitale de la Bolivie qui étouffait sous les embouteillages quotidiens, il a aussi redistribué les cartes entre quartiers riches et pauvres de la cité andine.
Quid de la Suisse?
Notre pays est le champion toute catégorie des remontées mécaniques, avec pas moins de 1800 installations, mais elles sont toutes en montagne.
Jusqu'ici la ville résiste. La législation qui régit sa potentielle installation n’est pourtant pas plus contraignante en zone urbaine que sur les sommets. A en croire Fernando Simas, architecte et urbaniste qui, à l'EPFL, vient de défendre avec succès une thèse de doctorat sur le transport par câble comme moyen de déplacement urbain, c’est la peur de l’inconnu qui ferait la différence.
Pour lui, le succès d’un moyen de transport dépend pour l’essentiel de l’appropriation qu’en fait son usager. Or le téléphérique propose au pendulaire un autre rapport au temps et lui offre de surcroît, un regard privilégié sur l’espace urbain survolé.
Des coûts inférieurs aux métros
Dix fois moins coûteux qu’un réseau de métro et nettement plus rapide à réaliser que les lignes de transports publics terrestres, le téléphérique va, à coup sûr se développer dans les villes suisses aussi.
Les projets ne manquent d'ailleurs pas.
Jean de Preux