Google va investir 2 milliards de dollars pour assurer son approvisionnement en énergie renouvelable. C'est sur le blog de l'entreprise que son PDG Sundar Pichai annonce que la multinationale a signé de nouveaux accords énergétiques dans le solaire et l'éolien. L'objectif est de continuer à compenser entièrement sa consommation d'électricité annuelle avec des énergies propres.
"Nous faisons aujourd'hui un autre grand pas avec le plus gros achat d'énergie renouvelable jamais réalisé par une entreprise (...) Une fois que tous ces projets seront mis en ligne, notre portefeuille d’énergie sans émissions de carbone produira plus d’électricité que des endroits comme Washington DC ou des pays entiers comme la Lituanie ou l’Uruguay en utilisent chaque année."
Centres de données énergivores
Car Google doit notamment alimenter ses centres de données, qui consomment beaucoup d’énergie, notamment pour refroidir les serveurs. Youtube, la plateforme vidéo de Google, produirait à elle seule 10 millions de tonnes de CO2, selon des chercheurs écossais.
Google n’est pas le seul à emprunter cette voie verte. Amazon se fixe comme objectif d’être neutre en carbone en 2030 et souhaite acheter 100'000 camionnettes électriques pour ses livraisons. Microsoft a, de son côté, annoncé qu’il allait investir dans les panneaux solaires en Arizona.
Super excited about The Climate Pledge. Impossible to do this without @CFigueres. So grateful to you, Christiana. #ClimatePledge #Paris10YearsEarly pic.twitter.com/E9hkaLat5V
— Jeff Bezos (@JeffBezos) September 19, 2019
Révolte à la Silicon Valley
Il reste un point noir. Ces grands groupes nous poussent à utiliser toujours plus leurs services energivores. "Les GAFA au sens large nous poussent à devenir de plus en plus dépendant et nous poussent à consommer plus de données, estime Denis Bochatay, consultant en développement durable chez Quantis. Plus de datas, c'est plus de machines pour stocker ces données, mais aussi plus de consommation d'électricité dans les data-centers, dans les antennes de téléphonie mobile pour transférer les données dans nos téléphones, et également pour le wi-fi à la maison. La consommation d'énergie liée aux activités de Google n'est pas limitée à ce qui se passe dans leurs bâtiments. C'est plus largement diffusé".
Au sein même de ces grandes entreprises de la Silicon Valley, la révolte gronde. Des groupes d’employés pour le climat se forment. Et demandent un développement durable pour le numérique.
Pascal Wassmer
Ils nagent dans le cash
Les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) innovent, changent notre monde et réinventent l'informatique. Pour ce faire, ils disposent de sommes colossales en argent liquide. Selon les chiffres du Financial Times, Google est le roi du cash. L'entreprise peut débloquer immédiatement 117 milliards de dollars, au 2e trimestre 2019. 102 milliards pour Apple. La moitié pour Facebook et Microsoft.
Ces montagnes d'argent devraient être dépensées dans l'innovation et la technologie du cloud (Facebook vient acheter CRTL-labs, start-up spécialisée dans l'interface cerveau-machine, pour une somme comprise entre 500 millions et 1 milliard de dollars), mais surtout dans les deux guerres commerciales qui vont débuter cet automne.
La première concerne la vidéo en streaming par abonnement. Les GAFAM s'attaquent au tout puissant Netflix et ses 140 millions d'abonnés. Apple annonce une dépense de 6 milliards de dollars afin de produire du contenu pour son Apple TV+. Amazon débourse un milliard uniquement pour la série sur le Seigneur des anneaux.
L'autre combat est celui du jeu vidéo dématérialisé pour abonné. Le marché du "cloud gaming" est à prendre et pourrait atteindre 2,5 milliards de dollars en 2023. L'objectif est de connecter sa manette à n'importe quel écran (télévision, tablette, smartphone, ordinateur) et de jouer directement sur les serveurs. Bref, il s'agit de supprimer la console de jeu. Les futurs poids lourds se nomment Stadia (Google), xCloud (Microsoft). Là encore, les investissements seront massifs. Apple a lui choisi de proposer un abonnement "Arcade" à 6 CHF par mois, qui permet de télécharger des jeux sur tous ces appareils et d'y jouer avec une manette. Absent de la course vidéo-ludique, Facebook va miser ces prochains mois sur la vidéo en direct (Watch) pour concurrencer Youtube et Twitch.