Le marché des boissons végétales, produit de niche il y a peu encore, a augmenté de 320% dans le monde durant la dernière décennie. En Suisse, il a même fait un bond de 48,7% entre 2017 et 2018, alors que la consommation du lait par année et par habitant est passée de 70 à 50 kilos en vingt ans.
Suite à une décision de la Cour européenne de justice, ces boissons n’ont officiellement pas droit à l’appellation de lait, n'étant pas issus des mammifères. Considérés comme meilleurs pour la santé et la planète, ils font donc le bonheur des végétaliens surtout, des végétariens aussi, et plus généralement des consommateurs soucieux de l'environnement.
Une récente étude comparative menée par les chercheurs de l'Université McGill à Montréal portant sur les quatre types de laits végétaux les plus populaires dans le monde - soja, amande riz et coco, tous en version non sucrée - a placé le premier en tête pour ses valeurs nutritionnelles.
Un nouveau venu sur le marché, le lait de souchet
Comme la cacahuète, ce tubercule pousse dans la terre mais contrairement aux arachides, son fruit n'est pas protégé par une coque. C'est une amande de terre, comme on l'appelle communément, très répandue en Afrique de l'Ouest.
Si cette boisson végétale ressemble à s’y méprendre à du lait d'origine animale, elle est faite exclusivement de souchet broyé et d'eau, sans aucun ajout mais avec de grandes propriétés: vitamines C et E, phosphore, magnésium, potassium, calcium et autres protéines. Résultat, un délicieux goût à mi-chemin entre la noisette et la noix de coco. C’est une petite entreprise installée à Renens, Back to Roots, qui transforme le souchet venu du Niger, qui en a l’exclusivité pour la Suisse.
Malgré la popularité de ces nectars végétaux, le lait de vache n'a pas dit son dernier mot en Suisse. Les producteurs ont intégré le fait que l'industrie laitière est de plus en plus désignée comme l'ennemie du climat.
Cela n'empêche pas la faîtière d'encourager ses membres à développer des modes de production plus respectueux de l'environnement et des animaux. Les briques à un prix équitable et un nouveau label de durabilité viennent d'ailleurs de faire leur entrée dans les rayons des magasins.
Jean de Preux