L'entreprise CryoSave, dont l'activité est la conservation de cellules souches issues de cordons ombilicaux, est dans le collimateur des autorités suisses.
En faillite, l'entreprise a transféré son stock de cellules souches à Varsovie sans le consentement de ses clients. "C'est de l'abus de confiance", s'est indignée Delphine Krattinger dans le 19h30.
Des centaines de familles suisses ont perdu la trace de leurs échantillons. Jusqu'au début de cette année, le sang ombilical de CryoSave était stocké dans un bâtiment à Plan-les-Ouates. Contrôlée au printemps par Swissmedic et l'Office fédéral de la santé publique, la société n'a plus donné signe de vie.
L'entreprise est soupçonnée de s'être rendue coupable d'infraction à la loi sur la transplantation. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) lui a donc retiré son autorisation et a également déposé une plainte.
Marché peu réglementé
En Suisse, une dizaine d'entreprises de ce type proposent leurs services. Ces biobanques privées sont toutefois soumises à des autorisations spécifiques pour le stockage, l'importation et l'exportation des cellules souches. Conservées dans l'azote liquide à -150 degrés, les cellules souches peuvent être utilisées pour traiter certaines maladies, comme les leucémies, les lymphomes et les myélomes.
Mais ce marché florissant est assez peu réglementé. Pour Yannis Papadaniel, responsable santé à la Fédération romande des consommateurs (FRC), "avec ces biobanques privées qui se constituent au travers d'une prestation marchande, il y a toute une série d'abus qui est possible. On se rend compte que la législation actuelle protège assez peu les personnes qui décident de recourir à ces services".
L'affaire CryoSave pourrait bien créer un précédent en Suisse. Des pays comme la France, l'Italie et l'Espagne interdisent purement et simplement ce genre de biobanques privées.
Valérie Gillioz et Fanny Moille