Quelque 1,75 million d'espèces ont été décrites jusqu'ici à
l'échelle de la planète, selon une brochure de l'Association suisse
pour la protection des oiseaux/Bird Life Suisse (ASPO).
Une liste des problèmes
Après l'adoption de la convention internationale sur la
biodiversité en 1992 au Sommet de la terre de Rio (Brésil), les
pays se sont engagés dix ans plus tard à Johannesbourg (Afrique du
Sud) à agir pour freiner la diminution en cours de manière
significative.
Plusieurs facteurs sont pointés du doigt: destruction des
biotopes, agriculture intensive, changement climatique,
introduction de nouvelles plantes et espèces animales. Sans compter
les activités de loisir dont sont friands les humains et qui
perturbent la nature au sens large.
La Suisse est loin de l'objectif
L'ASPO, qui mène une campagne ad hoc pour la biodiversité depuis
2006, estime que la Suisse est loin de l'objectif. L'Organisation
pour la coopération et le développement en Europe (OCDE) dénonce
aussi des lacunes dans la politique suisse de protection des
écosystèmes.
Se basant sur son rapport 2007, plusieurs organisations
environnementales sont montées au créneau pour exiger l'élaboration
d'une stratégie nationale.
Les choses sont en train de bouger. L'Office fédéral de
l'environnement (OFEV) a publié un calendrier en décembre dernier:
il prévoit de présenter un plan d'action au Conseil fédéral à la
mi-2010. Des propositions concrètes devraient être transmises au
Parlement début 2011. Les grands axes sont déjà connus
(lire ci-contre).
ats/hof
Le plan d'action de l'OFEV
Les grands axes du plan d'action de l'Office fédéral de l'environnement portent sur la mise à disposition de surfaces suffisantes pour le développement de la vie sous toutes ses formes, ainsi que sur le maintien et l'amélioration de la qualité des espaces naturels.
Il convient par ailleurs de mieux tenir compte des retombées économiques générées par les prestations liées à la biodiversité. La valeur du secteur est estimée au niveau mondial entre 16'000 et 54'000 milliards de dollars.
Les ressources naturelles sont indispensables à la survie, pour se nourrir, bénéficier d'un air pur et d'eau potable, fabriquer des produits comme les textiles et les médicaments.
La biodiversité a également des vertus protectrices face aux catastrophes naturelles. Les prairies absorbent l'eau, ce qui empêche les inondations. Les forêts retiennent la neige, ce qui évite que les avalanches descendent jusque dans les vallées.
L'agenda de l'année de la biodiversité
2010 a été décrétée année internationale de la biodiversité par l'ONU. En Suisse, le coup d'envoi de l'événement sera donné par le ministre de l'environnement Moritz Leuenberger lundi, dans la gare de Berne.
Une kyrielle de manifestations - expositions, marchés, participation à un inventaire, cours, visites guidées, excursions -seront organisés dans ce cadre ces prochains mois dans tout le pays, que ce soit par les pouvoirs publics, des associations ou des institutions comme les zoos.