Les hommes ont pourtant pris davantage conscience de
l'importance d'une alimentation saine au cours des quinze dernières
années, soit depuis la première ESS, observent les statisticiens
dans un article publié lundi dans le dernier bulletin de l'Office
fédéral de la santé publique (OFSP).
Les jeunes et les personnes les moins instruites ont un
comportement alimentaire moins responsable que les hommes et les
femmes plus âgés, au bénéfice d'un niveau de formation plus élevé,
d'après ce sondage auquel ont pris part près de 19'000 personnes,
âgées de 15 ans à 74 ans.
Peu de fruits et de légumes
Seuls 30% des sondés se délectent des cinq portions de fruits et
légumes recommandées journellement et 10% seulement consomment les
trois portions quotidiennes recommandées de lait et de produits
laitiers. 37% d'entre eux ne savourent que rarement ou jamais du
poisson, alors que 20% mangent chaque jour viande et
charcuterie.
Ces chiffres dénotent des habitudes alimentaires guère «propices»,
relèvent les auteurs de l'étude. Le comportement nutritionnel en
Suisse ne s'est que peu amélioré ces quinze dernières années, à la
lumière d'une comparaison des résultats des quatre ESS.
Problème de surpoids
Ainsi, la Suisse s'alourdit: 29% des Helvètes sont touchés par
des soucis de surpoids et 8% par des problèmes d'obésité. Les
hommes (46%) sont nettement plus nombreux à faire état d'une
surcharge pondérale que les femmes (21%).
Dans la majorité des pays européens, de même qu'en Suisse, sur les
sept facteurs de risques concernant les maladies non
transmissibles, cinq sont liés à l'alimentation et à l'activité
physique, relève l'étude: hypertension artérielle, dyslipidémie
(taux élevé de cholestérol sanguin), excès pondéral, faible
consommation de fruits et légumes, et inactivité physique.
ats/sbo
Les Suisses sont attentifs à leur ligne
A défaut de bien s'alimenter, les Suisses sont nombreux à se soucier de leur silhouette. Une seconde étude montre que 71% d'entre eux ont déjà tenté de l'affiner. Ils arrivent ainsi à égalité avec les Brésiliens et les Canadiens. Les Finlandais les devancent: 83% d'entre eux ont essayé au moins une fois dans leur vie de maigrir.
Pour se sentir mieux (78%), pour présenter mieux (63%), pour être en meilleure santé (47%), telles sont les principales raisons qui ont poussé les Helvètes à vouloir maigrir, selon une enquête menée par l'institut de sondage international Synovate pour le compte du «Reader's Digest».
Le magazine a tenté de comprendre dans son édition de février les relations de la population avec sa corpulence. Pour ce faire, au minimum 1000 personnes ont été interrogées dans 16 pays.
Seuls 41% des Suisses estiment que l'on considère le tour de taille avec trop d'importance. Pour leur régime, les Suisses n'écoutent guère leur médecin, se fiant davantage à leur propre jugement: 11% d'entre eux seulement ont entrepris une diète sur les conseils d'un professionnel.
Les Français (39%), mais surtout les Mexicains (46%), tiennent compte davantage des recommandations diététiques de leur praticien. Un peu partout, entre un tiers et la moitié des sondés aimeraient voir leur partenaire mincir quelque peu, ont-ils confié.
Aux Etats-Unis particulièrement, plus de la moitié (51%) des épouses souhaiteraient que leur mari perde de sa bedaine. Le pays où les époux sont le plus nombreux à espérer que leur conjointe mincisse est l'Inde (48%).
A l'inverse, seuls 13% des Hongrois et 16% des Allemands mariés pestent à propos de la silhouette de leur moitié. L'obésité est, selon près des trois quarts des Américains interrogés (72%), due au fast-food.
Et 79% des Français, soit nettement plus que dans tout autre pays, sont convaincus que leur population nationale s'empâte en raison des habitudes alimentaires répandues par les Etats-Unis.