Les conclusions de ce rapport indiquant que les glaciers de
l'Himalaya "pourraient disparaître d'ici 2035, voire avant", sont
"une regrettable erreur", a reconnu samedi l'Indien Rajendra
Pachauri, président du GIEC, organisation qui obtenu le prix Nobel
de la paix en 2007.
Or, ce même quatrième rapport (938 pages) d'évaluation affirme
également que les catastrophes naturelles telles que les
inondations des côtes et les ouragans sont liée au réchauffement
climatique.
Absence d'examen critique
De telles conclusions émanent d'une étude qui n'a pas subi
l'examen critique des scientifiques du groupe, affirme
l'hebdomadaire dominical britannique. Au moins deux scientifiques
avaient émis des doutes sur de telles conclusions et une note
indique dans l'étude, finalement publiée en 2008, qu'il "n'y a pas
de preuve suffisante pour faire un lien entre le réchauffement
climatique et les catastrophes naturelles".
Le Professeur Jean-Pascal Van Ypersele, climatologiste à
l'université catholique de Louvain (Belgique) et vice-président du
GIEC, a indiqué au Sunday Times que les éléments de preuve allaient
être "réexaminés". "Malgré les événements récents, notre travail
reste rigoureux et scientifique", a-t-il dit.
Samedi, lors d'une
conférence de presse, Le chef du Groupe intergouvernemental
d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), l'Indien Rajendra
Pachauri a estimé que cette "regrettable erreur" concernant la
fonte des glaciers provenait de "procédures établies qui n'ont pas
été correctement suivies". "Je ne démissionnerai pas de mon poste.
Il y a eu une erreur mais nous nous assurerons qu'il y aura
davantage de cohérence dans les (prochains) rapports", a-t-il
ajouté.
Le rapport du GIEC fait autorité dans le monde en matière
d'évaluation du réchauffement climatique et de ses impacts. Ses
résultats sont visés par des scientifiques et vérifiés par des
éditeurs.
Le GIEC a commencé à rédiger ses prochains rapports, qui doivent
aborder notamment la question des changements des niveaux de la mer
et étudieront des phénomènes climatiques saisonniers comme les
moussons ou El Nino. Ils seront publiés en 2013 et 2014.
afp/cab
Rapport sur les glaciers encore valide
Si la question de la date est remise en cause, le GIEC estime cependant que la conclusion générale du rapport, qui prédit que la fonte des glaciers de l'Himalaya, des Andes et de l'Hindu-Kush, va s'accélérer au XXIe siècle, est "solide" et "appropriée".
Le groupe d'experts a réaffirmé que ses conséquences seraient dévastatrices.
Les régions traditionnellement irriguées par les eaux des fontes de glace, dans lesquelles vit actuellement plus d'un sixième de la population mondiale, verront ces flux d'eau se tarir et ne pourront exploiter leurs pouvoirs hydro-électriques, prévient-il.
Après le "climategate"
Ces affaires pourraient constituer un nouveau camouflet pour les spécialistes du climat de l'ONU, chargés d'éclairer les décisions des politiques, après l'affaire du "climategate", le scandale des courriels piratés d'experts soupçonnés de manipuler des données pour confirmer le réchauffement planétaire, qui avait éclaté à quelques jours du sommet de Copenhague.