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A la recherche de l'antimatière

L'Alpha Magnetic Spectrometer sera intégré à la Station spatiale internationale.
L'Alpha Magnetic Spectrometer sera intégré à la Station spatiale internationale.
Les scientifiques pourraient bientôt savoir si des particules d'antimatière existent dans l'espace grâce à l'Alpha Magnetic Spectrometer (AMS). Cet instrument sans équivalent doit s'envoler d'ici à l'automne pour la Station spatiale internationale (ISS).

Le détecteur de particules de l'AMS a été en grande partie
réalisé à l'Université de Genève (UNIGE). L'instrument a passé ses
derniers tests au CERN et devrait être embarqué à bord de la
navette spatiale avant octobre, a indiqué mardi le professeur
Martin Pohl, du département de physique nucléaire et corpusculaire
de l'UNIGE.

Pendant trois ans, l'AMS s'attellera, depuis l'ISS, à la
détection de particules dans l'espace. La machine permettra
peut-être de capter des éléments d' antimatière légers, comme de
l'antihélium. Cette découverte accréditerait la présence "de poches
d'antimatière près de chez nous", a relevé Martin Pohl.

Antimatière et matière noire

La détection de noyaux d'antimatière lourds, comme
l'anticarbone, conduirait les scientifiques à des conclusions
encore plus extraordinaires. Pour expliquer comment ces atomes
lourds ont été créés, il faudrait admettre l'existence
d'anti-étoiles. De là à rêver d'une anti-Terre, le pas est facile à
franchir.



Selon les théoriciens, lors de la création de l'Univers il y a
13,7 milliards d'années, le Big Bang aurait généré aussi bien de la
matière que de l'antimatière. Cette dernière est composée de
particules jumelles à celles de la matière mais avec une charge
opposée, comme des anti-protons et des anti-électrons.



Grâce à l'AMS, les physiciens espèrent aussi pouvoir percer un
autre mystère, celui de la matière noire . Cet élément, constitutif de près de 63%
de la masse totale de l'univers, échappe encore à toute mesure, car
"il n'émet aucune lumière", a noté Martin Pohl. L'AMS pourrait
permettre d'en savoir plus sur sa composition.



ats/dk

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L'AMS, fruit d'une collaboration internationale

Le spectromètre AMS emmené à bord de l'ISS aura nécessité la collaboration de plus de 500 scientifiques, répartis dans 56 instituts et 16 pays, a précisé l'UNIGE. Il est le fruit d'une aventure qui a débuté en 1995.