"La frontière est très nette, Voyager 2 l'a traversée en moins d'une journée", explique John Richardson, l'un des coauteurs des cinq études dévoilées lundi sur les données fournies par la sonde américaine.
Voyager 1 et sa jumelle Voyager 2 ont été lancées en 1977 de Cap Canaveral, en Floride.
Interviewé pour le 19h30, Pierre Bratschi, astronome à l'Université de Genève, explique que ces sondes "devraient encore envoyer des informations pendant une dizaine d'années".
Communication pour les éventuels extraterrestres
Depuis leur lancement, les deux sondes baladent dans l'espace un message de paix, un enregistrement du chant des baleines, le "Johnny B. Goode" de Chuck Berry et du Jean-Sébastien Bach. Le tout au nom de l'humanité et à destination d'extraterrestres.
Si les sondes venaient à en croiser, ces derniers pourraient également y découvrir des formules mathématiques, les images d'une femme qui allaite, d'un repas chinois ou de l'intérieur d'une usine, avec également des indications permettant de localiser notre planète.
Mais en attendant ces hypothétiques rencontres, Voyager 1 et 2 fournissent de précieuses informations aux Terriens. Les deux bolides sont en effet les deux constructions humaines à s'être le plus éloignées de la Terre.
Au-delà de l'héliosphère
Les vents de particules soufflant de la couronne solaire à plus de 500 kilomètres par seconde créent une sorte de bulle protectrice (appelée l'héliosphère) autour du système solaire, en repoussant les rayons provenant du cosmos.
"Dans cette bulle, presque toute la matière vient du soleil, comme les champs magnétiques. Sur Voyager 2, nous avons un instrument qui mesure le vent solaire (...) lorsque nous avons remarqué qu'il n'y avait aucune mesure, nous avons quitté la bulle", explique à la RTS Ed Stone, responsable scientifique de la mission.
Le 5 novembre 2018, sept ans après Voyager 1, Voyager 2 est en effet passée de l'autre coté de ce bouclier, traversant l'héliopause, la limite au-delà de laquelle le vent solaire n'a plus d'effet, et laisse place à l'espace interstellaire, plus dense et plus froid.
La sonde a pu pour la première fois mesurer la température, la densité et la vitesse des vents solaires et interstellaires, ainsi que caractériser les champs magnétiques ou les rayons cosmiques, une aubaine tant la nature de cette frontière reste un mystère.
Reportage TV: Nicolas Rossé
Adaptation web: ther avec agences