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Facebook, la fin du "like" ou comment rendre moins dépendant

Un premier pas en arrière dans le business de la dépendance.
Un premier pas en arrière dans le business de la dépendance. / L'actu en vidéo / 2 min. / le 7 novembre 2019
Facebook teste le retrait du compteur de likes. Dans quelques pays seulement, il est désormais impossible de voir combien de "j’aime" récoltent les publications. Une démarche qui vise à diminuer la pression sociale.

Le réseau social teste depuis quelques mois le retrait de son compteur de likes dans sept pays, dont le Brésil, le Japon et l’Australie. La Suisse n'est pas concernée.

Dans son agence de communication à Vevey, Matthieu Fouvy observe la démarche de Facebook avec intérêt. Pour l’entrepreneur, spécialiste dans la planification de campagnes de publicité sur les réseaux sociaux, cette nouvelle approche est tout sauf insignifiante. "Il y a beaucoup d'études qui montrent tous ces problèmes de dépendances, voire même de rejet", explique-t-il dans le 19h30.

>> Voir le sujet complet du 19h30 :

Facebook, la fin du "like" ou comment rendre moins dépendant
Facebook, la fin du "like" ou comment rendre moins dépendant / 19h30 / 2 min. / le 7 novembre 2019

Double jeu

Pour Solange Ghernaouti, experte en cybersécurité, Facebook joue un double jeu. "C’est tout leur discours marketing, de faire en sorte qu’ils soient au service de l’humain. Mais ça ne permet pas d’occulter cette face cachée: l’exploitation des données faite par eux-mêmes, parce que le bouton like existe toujours", signale-t-elle.

Pour celle-ci, le retrait du compteur de like est avant tout une démarche politique. "Il me semble que Facebook essaie de montrer un peu patte blanche à la communauté internationale", livre-t-elle. Mercredi, la Californie saisissait par ailleurs la Justice pour forcer Facebook à plus de transparence sur sa politique de protection des données.

La genèse du like

Créé en 2007, le bouton like apparaît sur Facebook deux ans plus tard. Il permet à tout un chacun d’exprimer une opinion sur une photo, une vidéo, un commentaire. Le succès est immédiat. Solange Ghernaouti avertit pourtant: " Une fois qu’on a liké, on n'y pense plus. Mais pour les algorithmes qui vont traiter ces informations, ça révèle beaucoup plus sur ce que nous sommes, ce que nous aimons ou pas, notre comportement, ce que l’on est profondément."

Un bouton qui permet donc de récolter des données sur nos états d’âme, même sans y toucher, comme l’indique François Charlet, juriste spécialisé en droit des technologies. "Quand un site web intègre ce bouton like sur ses pages web, le simple fait que vous accédiez au site web et que le bouton like se charge transmet déjà des informations à Facebook", indique-t-il.

Gilles De Diesbach

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