C'est le Wall Street Journal qui le révèle. Cette récolte de données n'aurait rien d'illégal, selon Google et le réseau Ascension, qui regroupe quelque 2600 hôpitaux et cabinets médicaux.
En fait, le personnel de ces hôpitaux américains enregistre les données des patients, les résultats de laboratoire, les traitements, sur une plateforme. Et c'est Google, lui-même, qui héberge ces informations sur son cloud.
Améliorer les diagnostics
Le géant américain teste en plus un service d'analyses des données médicales pour améliorer les diagnostics et proposer au personnel soignant de nouveaux traitements, le tout grâce à l'intelligence artificielle.
Mais que fait Google de ces données? Le géant affirme que les données médicales servent seulement à remplir son mandat auprès des hôpitaux. Elles ne sont pas utilisées à d'autres fins et ne sont pas combinées à d'autres données, publicitaires, par exemple. Google assure qu'il respecte la loi.
Mais après les scandales d'utilisation abusive des données personnelles, beaucoup se demande si on peut encore faire confiance aux géants de la tech. Google est d'ailleurs poursuivi par des patients, qui s'inquiètent d'un partenariat conclu avec l'Université de Chicago.
Avec cette plateforme, la firme souhaite diversifier ses revenus. Elle est à la recherche de nouveaux débouchés pour son cloud, en développant de tels services pour les hôpitaux. Elle n'est d'ailleurs pas la seule sur ce marché. Apple et Microsoft notamment ont des ambitions similaires.
La situation en Suisse
Quelle est la situation en Suisse? Pour l'instant, les données médicales sont éparpillées dans les différents hôpitaux. Le dossier électronique du patient, qui doit regrouper ces informations très personnelles dès l'année prochaine, est strictement encadré. Sa mise en place a d'ailleurs pris beaucoup de temps. En Suisse romande, c'est La Poste qui a été mandatée pour le support technique. Les données resteront sur le territoire suisse et ne seront pas utilisées à des fins de recherche.
Pour l'instant, il n'est pas question qu'un géant américain soit mandaté pour un tel projet. Mais la question se posera certainement un jour, quand le volumes de données traitées augmentera massivement. Certains acteurs américains ont déjà des serveurs en Suisse. Ils pourraient offrir un service meilleur marché et surtout plus performant.
Sandrine Hochstrasser/lan