L'étude menée de 1995 à 2014 a porté sur 15'767 personnes de 20 à 74 ans habitant dans le canton de Genève, indiquent jeudi les HUG, l'EPFL, l'Université de Genève et le CHUV, qui ont participé à la recherche.
En 2014, les chercheurs avaient déjà cartographié la répartition des individus en surpoids à Genève. Les données montraient clairement un clivage entre les quartiers aisés du canton par rapport aux quartiers populaires.
L'étude publiée jeudi utilise des méthodes similaires. Les résultats montrent un chevauchement spatial important entre les problèmes de poids et de consommation de boissons sucrées. En effet, 43% des habitants des quartiers dans lesquels l'indice de masse corporel est élevé résident dans une zone également problématique concernant la consommation de boissons sucrées.
Pour les auteurs de l'étude, il faut donc élaborer des interventions et des campagnes de prévention plus adaptées et donc potentiellement plus efficaces.
ats/pym
Controverse
Cette étude renforce le lien entre consommation de boissons sucrées et statut pondéral à l'échelle locale. Des recherches au niveau international ont pointé du doigt le rôle des sodas et autres jus de fruit dans l'apparition de l'obésité, mais elles ont fait l'objet de nombreuses controverses. En Suisse, le Parlement a récemment refusé une initiative qui visait à taxer les produits sucrés.
Plus de 40% de la population concernée
Au total, 42% de la population du pays est en surpoids ou obèse. Depuis vingt ans, la consommation des boissons sucrées est en constante augmentation. En moyenne, en Suisse, 80 litres sont consommés par an et par personne. La moyenne européenne se situe aux alentours de 95 litres par an.