"Le patient va percevoir des flashes de lumière qui définiront
le contour des objets environnants", a expliqué à l'AFP le
professeur Minas Coroneo chercheur auprès de la Fondation Oeil
bionique de l'hôpital Prince de Galles à Sydney.
Le procédé consiste à placer des microélectrodes sur la surface
de l'oeil, chacune pouvant être excitée par une impulsion externe.
Une caméra externe observe une scène et transmet ses données aux
microélectrodes via un ordinateur. Les électrodes stimulent ensuite
la rétine qui transmet les informations au nerf optique.
Pas de miracle
Cette stimulation électrique directe des voies visuelles ne
permet cependant pas de recouvrer une pleine vue mais vise à doter
la personne non voyante d'une vision "'fonctionnelle" suffisante
pour se diriger, selon Minas Coroneo.
Un autre chercheur de la Fondation, Vivek Chowdhury, se souvient
de l'émotion d'une patiente lorsqu'elle a perçu un premier rai de
lumière après des années de cécité totale. "C'était un mélange
d'excitation, de surprise et de choc (..)", a-t-il raconté à la
chaîne ABC.
Les chiens à la retraite?
Selon Minas Coroneo, ce dispositif présente peu de risques pour
le patient car il ne nécessite pas d'intervention chirurgicale et
s'annonce particulièrement prometteur chez les personnes atteintes
de rétinite pigmentaire, une destruction progressive de certaines
cellules photosensibles de la rétine mais avec survie du nerf
optique. "Le but est de renvoyer les chiens d'aveugle au statut de
simples animaux de compagnie", plaisante-t-il.
afp/cab
Dégénérescence de la rétine
On estime qu'une personne sur 3000 souffre d'une rétinite pigmentaire.
Cette maladie d'origine génétique est dégénérative.
Si les premiers troubles apparaissent généralement vers l'âge de 20 ans , ce n'est que vers 30- 40 ans que les personnes atteintes commencent à souffrir de graves problèmes de vision: leur champ visuel se rétrécit ( le malade voit comme à travers un tuyau) et leur vue devient de plus en plus floue.
Cette maladie peut évoluer jusqu'à la cécité complète.