En octobre 1995, Michel Mayor, professeur à l'Université de Genève, et son doctorant Didier Queloz annoncent la découverte de la première planète située en-dehors de notre système solaire, 51 Pegasi b, annonce qui va provoquer une véritable "révolution copernicienne" chez les astrophysiciens.
Un quart de siècle plus tard, on recense quelque 4000 exoplanètes et donc un prix Nobel attribué aux deux chercheurs. Prix dont le prestige propulse Michel Mayor et Didier Queloz dans une autre dimension - ça tombe bien - de l'aveu même des intéressés: "Le Nobel est incomparable, l'impact est énorme. C'est spectaculaire, l'attente est incroyable, on ne parle plus de la même chose, on devient presque des personnages publics, c'est très particulier."
Mais les deux hommes n'ont pas attendu le prix pour vivre une vie scientifique extraordinaire: "On a eu des moyens exceptionnels en Suisse pour développer le téléscope spatial CHEOPS. Le programme national nous a énormément soutenus".
La Suisse en pointe dans le domaine de l'astrophysique
La Suisse est d'ailleurs devenue une des nations de pointe dans le domaine de l'astrophysique ces dernières années. Michel Mayor et Didier Queloz espèrent que ce Nobel va créer un supplément d'émulation et que "des gens vont l'utiliser pour pouvoir développer la recherche, une recherche fondamentale sans but précis, mais qui participe quelque part à la connaissance globale de l'humanité."
Le grand défi, c'est la recherche de la vie dans ces exoplanètes. Et la vie, Didier Queloz en donne une définition bien à lui: "C'est de la chimie qui tourne mal et qui développe quelque chose qui devient vivant. Et même si c'est compliqué techniquement, il s'agit de trouver quel est l'environnement nécessaire pour qu'il y ait de la vie. On va cueillir des échantillons sur Mars ou d'autres planètes, on va pouvoir aller voir."
Pour l'heure, Michel Mayor et Didier Queloz s'apprêtent à partir en voyage beaucoup plus près de chez nous, à Stockholm, où on leur remettra leur Nobel, le 10 décembre.
Propos recueillis par Romaine Morard et Xavier Alonso/pym