Messenger s'approchera au plus près à 200 kilomètres de la
surface de Mercure à 19H04 GMT le 14 janvier, précise la Nasa,
l'agence spatiale américaine.
"Plus de la moitié de la planète (55% environ) n'a jamais été
observée et cela va changer lundi", souligne Sean Solomon, de la
Carnegie Institution, le principal scientifique de cette mission.
"Durant le survol, nous allons commencer à prendre des images de
l'hémisphère jamais vu de Mercure et Messenger est doté
d'instruments optiques d'une plus grande précision que ceux de
Mariner 10", ajoute-t-il.
Deuxième coup de sonde
Mariner 10 avait été la première sonde à s'approcher de Mercure
à trois reprises en 1974 et 1975 mais à chaque passage, la planète
présentait la même face au Soleil. De plus, Messenger aura au total
quatre rendez-vous avec Mercure, dont trois survols, avant une mise
en orbite prévue en 2011 pour une année d'observations et de
mesures scientifiques.
La Nasa espère que les quelque 1300 images et autres données que
les instruments de Messenger collecteront lundi permettront de
percer quelques-uns des mystères de la planète la plus proche du
Soleil. "Je pense que nous allons avoir de grandes surprises", juge
Faith Vilas, un des scientifiques de la mission.
Messenger (Mercury Surface, Space ENvironment, Geochemistry and
Ranging) devrait pouvoir recueillir des données sur la composition
minérale et chimique du sol de Mercure ainsi que sur son atmosphère
et sa magnétosphère.
300 degrés face au Soleil
Les procédures de survol de Mercure débuteront dimanche vers
17H00 GMT quand la sonde tournera sur elle-même pour que ses
caméras et autres instruments puissent observer la planète. Une
visière de protection solaire les maintiendra à une température
modérée, le thermomètre pouvant dépasser les 300 degrés Celsius
face au Soleil. Durant 14 minutes, les panneaux de l'antenne
solaire de Messenger se trouveront dans l'ombre, ce qui contraindra
la sonde à momentanément dépendre seulement de l'électricité
emmagasinée dans ses batteries.
Messenger devrait reprendre contact avec la Terre mardi, 22 heures
après son passage le plus rapproché de Mercure. A ce moment-là, la
sonde commencera à transmettre sa moisson d'images et de
données.
afp/cab
Accélération gravitationnelle
Ce frôlement de Mercure par Messenger permettra aussi de donner à la sonde une accélération gravitationnelle pour qu'elle puisse revenir se placer en orbite autour de la planète dans un peu plus de trois ans.
Outre le passage rapproché de lundi, Messenger en fera deux autres, un en octobre 2008 et un autre en septembre 2009, avant de poursuivre son périple pour se préparer au quatrième et dernier rendez-vous avec Mercure en mars 2011, cette fois pour sa mise en orbite.
Cette longue approche comprend aussi un vol rapproché de la Terre et deux de Vénus.
La sonde avait été lancée le 3 août 2004 sur une fusée Delta II depuis le Centre spatial Kennedy en Floride (sud-est).
Au terme de son voyage de 6,5 ans, elle aura parcouru 7,8 milliards de kilomètres. Le budget de la mission atteint 446 millions de dollars.
Repères concernant Mercure
Mercure est la planète la plus proche du Soleil et la deuxième plus petite planète dans le système solaire.
Avec 4879,4 kilomètres, son diamètre est de 40% inférieur à celui de la Terre (12'756,2 kilomètres) et 40% supérieur à celui de la Lune (3474,8 kilomètres).
La température moyenne à la surface est estimée à 179°C, mais elle peut atteindre 427°C et chuter à -173°C.