Le gouvernement s'est prononcé sur des documents présentés en
décembre 2002 par la Société coopérative nationale pour
l'entreposage des déchets radioactifs (Nagra), a communiqué le
Département fédéral de l'environnement, des transports, de
l'énergie et de la communication (DETEC).
Cette décision ne constitue ni une autorisation en matière de
droit nucléaire ni l'aboutissement de la procédure de sélection
d'un site de stockage.
L'examen des documents sus-mentionnés a pris fin en septembre
2005. La démonstration de la faisabilité du stockage final vise
uniquement à prouver qu'il est, en principe, possible de stocker
dans une couche géologique donnée des combustibles irradiés, des
déchets hautement radioactifs vitrifiés et des déchets moyennement
actifs à vie longue.
Sites à définir
Le Conseil fédéral a toutefois refusé que les futures recherches
pour un site se concentrent sur les couches d'argiles à opalinus du
Weinland zurichois. Situé au nord du canton, ce site avait les
préférences de la Nagra. Le DETEC relève que la procédure de
sélection de sites d'implantation débutera l'an prochain et se
déroulera en trois étapes.
Les critères techniques en matière de sécurité seront
prioritaires. Ainsi, la protection à long terme de l'être humain et
de l'environnement doit être assurée. Les aspects
socio-économiques, l'aménagement du territoire et la participation
des régions et des cantons joueront également un rôle
important.
Un site de dépôt pour les déchets hautement radioactifs doit être
disponible en 2040. Un dépôt pour les déchets faiblement et
moyennement radioactifs doit l'être si possible avant cette date.
Différents sites dans le Nord du Plateau, au pied du Jura et en
Suisse septentrionale ont été évoqués.
AP/sn
Un master "atomique"
Parralèllement à la décision du Conseil fédéral, les deux Ecoles polytechniques fédérales (EPF) ont annoncé qu'elles allaientmettre sur pied un master en génie nucléaire, une nouveauté pour la Suisse.
Ce cursus d'études, qui prévoit une dizaine de diplômés par an, devrait être proposé au plus tard dès le semestre d'hiver 2008/2009 conjointement par les EPF de Lausanne et de Zurich, en collaboration avec l'Institut Paul-Scherrer.
Ce master englobera aussi des travaux pratiques sur le réacteur de recherche «Crocus» de Lausanne, ce qui signifie que les études devront être menées sur plusieurs sites.
Le but est d'assurer la relève en personnel afin que la Suisse, parallèlement à la force hydraulique, puisse continuer à fonder à l'avenir son approvisionnement en électricité sur l'énergie nucléaire.
La controverse persistante autour de l'avenir de l'énergie nucléaire en Europe et le faible attrait que suscitent en général les formations techniques risquent de conduire à une pénurie de relève qualifiée, avertissent ainsi les EPF.