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Espace: le successeur de Hubble présenté

La maquette du nouveau télescope a attiré un nombreux public
La maquette du nouveau télescope a attiré un nombreux public
La Nasa a présenté la maquette grandeur nature du successeur du télescope Hubble. Il permettra de remonter à la naissance de l'univers et de découvrir des planètes et une possible vie dans d'autres systèmes solaires.

Le James Webb Space Telescope (JWST), du nom d'un ex-patron de
la Nasa, explorera tous les champs de l'astronomie et toutes les
périodes de notre histoire des premières lumières après le Big Bang
à la formation de galaxies et de systèmes solaires capables
d'abriter la vie sur des planètes, a indiqué jeudi Matt Mountain,
directeur du Space Telescope Science Institute à Baltimore
(Maryland, est).

Le plus grand

Ce sera le plus grand télescope jamais déployé dans l'espace
avec un miroir principal composé de 18 segments de forme hexagonale
d'un diamètre total de 6,5 mètres, près de trois fois celui
d'Hubble.



Le télescope, qui recoure à dix nouvelles technologies, sera doté
de quatre instruments scientifiques d'une précision extrême, dont
une caméra infrarouge et un spectromètre maintenu à une température
très basse pour assurer un fonctionnement optimum. Il devrait
fonctionner pendant dix ans.



Le JWST sera également protégé de la chaleur du soleil par
plusieurs parasols géants d'une superficie équivalente à celle d'un
terrain de tennis. Hubble, le premier télescope spatial lancé il y
a 17 ans et qui a totalement révolutionné l'astronomie, est capable
de voir jusqu'à un milliard d'années après le Big Bang qui a marqué
la création de l'univers il y a environ 14 milliards d'années,
selon les estimations des astrophysiciens.

Six fois plus puissant que Hubble

Le JWST, qui pourra capter six fois plus de lumière qu'Hubble,
pénétrera dans cette période "sombre de l'histoire de l'univers",
remontant quasiment jusqu'à sa naissance, a aussi expliqué Edward
Weiler, directeur du Goddard Space Flight Center de la Nasa.



Hubble et les deux autres grands télescopes spatiaux de la Nasa,
Chandra et Spitzer, ont permis de montrer "que l'univers est
beaucoup plus mystérieux qu'on pouvait l'imaginer", a-t-il
précisé.



"Mais ces télescopes n'ont pas les capacités de percer ces
mystères", a ajouté le responsable de la Nasa. Il a cité les "trous
noirs", la matière cachée dite sombre qui représenterait 22% de
l'univers ou de l'énergie du vide (74%).

Lancement avec Ariane

Le JWST sera lancé par la fusée européenne Ariane V en 2013 et
mis sur une orbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre, soit
bien plus loin qu'Hubble (600 km) ou que les deux autres télescopes
spatiaux américains déployés depuis.



Outre le lancement, l'Agence spatiale européenne (ESA) fournira
aussi un instrument et demi sur les quatre qui seront à bord du
JWST. L'agence spatiale canadienne participe également à ce
projet.



Le coût total du JWST est estimé à 4,5 milliards de dollars et
inclut le lancement et son fonctionnement. Hubble a coûté jusqu'à
présent quelque 8 milliards de dollars. Le groupe américain
Northrop Grumman est le maître d'oeuvre du JWST et a mis au point,
avec le concours de scientifiques de la Nasa, la plupart des
technologies utilisées.



afp/tac

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Découverte d'une étoile "fossile"

Une équipe internationale d'astronomes a annoncé avoir découvert une étoile vieille de 13,2 milliards d'années, presque aussi ancienne que l'Univers lui même, qui remonte à 13,7 milliards d'années. Cette étoile, baptisée HE 1523-0901, est un "vrai fossile".

C'est ce que souligne ce week-end l'Organisation pour la recherche astronomique dans l'hémisphère austral (Eso), dont le télescope VLT est à l'origine de cette découverte. Cette étoile relativement brillante se situe dans notre propre galaxie, la Voie Lactée.

"Cette étoile a clairement dû se former très tôt dans l'existence de notre galaxie qui, elle-même, a du se former très peu de temps après le Big Bang", qui a donné naissance à notre Univers, souligne l'Eso.

Evaluer l'âge d'une étoile n'est pas chose facile, relève l'auteur principal de l'étude, Anna Frebel (observatoire McDonald, Texas). Il faut en effet pouvoir y mesurer très précisément l'abondance de matériaux radioactifs, comme l'uranium et le thorium, un peu à la manière des archéologues qui utilisent la teneur en carbone 14 pour donner un âge à des objets anciens.

La présence de ces substances radioactives est déduite de l'analyse spectrographique de la lumière émise par l'étoile : à chaque corps chimique présent dans l'astre correspond en effet une raie particulière dans le spectre de sa lumière. La découverte de HE 1523-0901 fait l'objet d'une publication dans le dernier numéro de la revue spécialisée Astrophysical Journal.