"Le virus est identifié, on possède son code génétique en entier depuis une dizaine de jours et un test de dépistage a été élaboré dans nos laboratoires", explique Laurent Kaiser, responsable du service des maladies infectieuses et du centre des maladies virales émergentes aux HUG, au micro de la RTS.
Consistant en un simple frottis au fond de la gorge, cet examen sera uniquement effectué sur des personnes qui ont voyagé en Chine et qui présentent des symptômes alarmants: rhume, toux, fièvre ou douleurs musculaires, accompagnés de difficultés respiratoires.
Une détection rapide permet une meilleure prise en charge des personnes contaminées même s'il n'existe pour l'heure aucun traitement spécifique ou vaccin. Comme pour la grippe, le risque mortel est modeste et ne concerne que des individus ayant des déficiences immunitaires ou des maladies chronique.
Similaire au SRAS
Repéré en décembre dans la ville de Wuhan, ce nouveau virus serait d'origine animale. Il est "à environ 70% similaire au SRAS qui a sévit en 2003", précise Laurent Kaiser. L'épidémie avait alors fait 774 morts, dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong.
Se transmettant entre humains, il a déjà provoqué la mort de six personnes en Chine. Près de 300 cas d'infection ont en outre été déclarés, alimentant la peur d'une propagation lors du Nouvel An chinois qui a lieu samedi. Des cas ont aussi été détectés au Japon, en Corée du Sud, en Thaïlande et à Taïwan.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont mis en place un système de surveillance aux aéroports pour filtrer les voyageurs venant de Wuhan et les isoler s'ils présentent des symptômes respiratoires.
Risque d'importation "faible" vers la Suisse
Pour l'heure, l'Office fédéral de la santé publique annonce dans un communiqué que le développement de la situation est suivi avec attention. Il juge cependant le "risque d'une importation" du virus vers la Suisse "comme faible".
L'Organisation mondiale de la santé se réunira quant à elle mercredi pour déterminer s'il convient de déclarer une "urgence de santé publique de portée internationale".
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Estelle Braconnier et Kevin Gertsch
Un premier cas aux USA
Un homme d'une trentaine d'années a été hospitalisé près de Seattle, dans le nord-ouest des Etats-Unis, avec le nouveau coronavirus chinois, ont annoncé mardi les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), confirmant le premier cas aux USA. Il s'agit du premier pays non asiatique touché, après la Chine, le Japon, la Corée du Sud, la Thaïlande et Taïwan.
S'il n'avait visité aucun des marchés d'où ont émané de nombreux cas à Wuhan en Chine, l'individu contaminé avait voyagé dans la région, a précisé la directrice du centre des maladies respiratoires des CDC dans une conférence téléphonique avec la presse.
Arrivé à Seattle par avion
L'homme était arrivé à l'aéroport de Seattle le 15 janvier par un vol indirect depuis Wuhan. Il n'avait pas de symptômes à l'arrivée, mais a contacté de lui-même les services de santé dimanche après l'apparition de symptômes. Un échantillon, transmis aux CDC, a permis de confirmer lundi qu'il était bien contaminé par le nouveau virus. Il se trouve actuellement au Providence Regional Medical Center d'Everett et son état est jugé bon.
Les Etats-Unis ont mis en place vendredi des contrôles dans trois grands aéroports américains (New York - JFK, San Francisco et Los Angeles) et vont les étendre à Chicago et Atlanta cette semaine, ont annoncé des responsables. Tous les passagers voyageant depuis Wuhan par des vols indirects seront dorénavant obligés d'arriver aux Etats-Unis par ces aéroports, ont indiqué les CDC.
afp/vic