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Musique sur téléphones: débuts prometteurs?

Swissmetal, retraits de permis et Ukraine
SonyEricsson mise beaucoup sur ses nouveaux téléphones walkman.
Sunrise et Orange ont lancé fin 2005 le téléchargement de musique sur les téléphones portables. Après quelques mois, les opérateurs donnent des signaux positifs sans donner de chiffres précis.

Le problème des droits d'auteurs entrave le développement de ce marché qui touche surtout des jeunes branchés. Autre point noir, le coût du téléchargement d'une chanson peut se chiffrer en dizaines de francs.

Chez Sunrise, on déclare que le téléchargement de musique en
ligne représente désormais 30% du volume des ventes des sonneries,
ce juteux marché. Ce qui marche, ce sont surtout les titres à la
mode. La courbe des ventes suit celle des CD: le marketing des
marchands de disque est encore primordial.



Pour l'instant, les titres à la mode représentent 95% des ventes,
confie Reto Caduff, responsable des contenus chez Sunrise. Et
seulement 5% des titres proviennent du reste du catalogue qui
compte près de 100'000 titres commercialisés entre 1,5 franc
(quelques promotions) et 2,95 (la majorité des titres).

Habitude à prendre

Les possesseurs de téléphones mobiles de type UMTS ou Edge
(environ 60'000 clients chez Sunrise), n'ont pas encore l'habitude
de fouiller dans ce magasin virtuel aussi accessible par le net.
Les opérateurs doivent donc promouvoir ces nouveaux services.



Chez Orange, qui se dit satisfait de ses premières ventes, on est
conscient que les cinq ou six clics nécessaires pour acheter un
titre peuvent encore être simplifiés. Cet opérateur ne souhaite pas
communiquer plus précisément sur le volume généré par la musique en
ligne. L'opérateur précise cependant qu'environ 50% des possesseurs
de téléphones UMTS utilisent les fonctions qui y sont
associées.

Usages multiples

La gestion des droits de la musique téléchargée ne va pas sans
poser de problèmes. Chez Sunrise, il n'est possible pour l'instant
de télécharger un morceau que sur son téléphone portable. Ensuite,
il est impossible de le transférer sur son PC pour l'écouter ou le
graver sur son CD. L'opérateur, qui négocie actuellement avec les
majors, devrait proposer une offre équivalente à celle d'Orange
d'ici avril.



Orange propose à ses clients depuis fin novembre la possibilité de
télécharger un morceau non seulement sur son téléphone portable,
mais aussi sur son PC. Le client reçoit un code par SMS qui lui
permet de télécharger la chanson sur son PC une seule fois. Ceci
fait, il faut savoir que le fichier est protégé et ne peut être lu
que sur une seule machine. Problématique, lorsqu'on souhaite par
exemple écouter sur un ordinateur portable la musique que l'on a
acheté depuis son PC...

Problèmes de droits

La délicate question des droits d'auteurs a poussé les marchands
de musique à prendre une série de précautions pour limiter la copie
illicite. Il n'est ainsi possible de graver le morceau acheté que
cinq fois sur un CD ainsi que de le transférer cinq fois aussi sur
un lecteur externe, ce qui semble tout à fait confortable.



Mais les problèmes des droits ne sont pas les seuls à handicaper
la vente de musique par les opérateurs. Chez Orange, à moins de
souscrire un forfait pour le téléchargement de données, qui est
d'ailleurs clairement conseillé aux clients susceptibles de
télécharger de la musique, le mélomane qui n'achète
qu'occasionnellement un morceau de musique risque de le payer à
prix d'or.

Un titre au prix d'un album

Outre le prix de la chanson, soit 2,90 francs, le client
d'Orange qui n'a pas souscrit de forfait, devra débourser 15
centimes par tranche de 10 Ko. Comme un titre de musique pèse entre
0,7 et trois méga, cela signifie qu'un téléchargement unique peut
revernir entre 13,4 francs et 47,9 francs.



Chez Sunrise, ce problème n'existe pas. Le client de l'opérateur
en main de TDC ne débourse que le prix du titre et n'a pas à se
soucier du trafic de données généré par son achat. Interrogé sur ce
point, Orange ne compte pas modifier son offre et souligne que des
forfaits (dès cinq francs par mois) permettent de faire
drastiquement baisser la facture.

Swisscom au second semestre

Enfin, Swisscom Mobile, partenaire de Vodafone, ne propose pas
pour l'instant de musique à télécharger. La filiale de l'opérateur
historique se concentre sur le très lucratif marché des sonneries.
Le premier opérateur mobile du pays devrait lancer son offre au
second semestre de 2006.



D'ici là, le marché de même que les téléphones auront évolué. Les
appareils du futur seront dotés de disques durs et d'une capacité
de mémoire exprimée en giga, de quoi stoker des milliers de
chanson. Un marché promis à un bel avenir, pour autant que les
consommateurs le veuillent bien...



Xavier Studer

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Un commerce en plein essor

Le marché de la musique sur internet et sur téléphones mobiles s'est fortement développé en 2005. Il représente désormais environ 6% des ventes globales, selon des chiffres publiés par l'industrie phonographique.

Les ventes de musique numérique ont triplé l'an dernier pour s'élever à 1,1 milliard de dollars (près de 1,5 milliard de francs), contre 380 millions de dollars l'année précédente.

Les mélomanes du monde entier ont téléchargé 420 millions de titres l'an passé, soit plus du double par rapport à 2004.

La vente de musique par les téléphones portables a également rencontré un certain succès puisqu'elle représente désormais environ 40% des recettes des maisons de disques dans le créneau de la musique numérique.

La jungle des formats

- Même si les chansons téléchargées sont vendues comme des MP3, elles arrivent en format WMA sur les téléphones mobiles et au format AAC sur les disques durs.

- Ces formats, qui ont été imposés par les différents marchands de disques, permettent notamment de gérer l'épineuse question des droits d'auteurs. Ils ont aussi l'avantage de comprimer davantage les fichiers pour les adapter aux mémoires des téléphones.

- Pour le consommateur, ces formats ne vont pas parfois sans poser quelques problèmes. Ainsi, un fichier téléchargé à la norme WMA sur un disque dur ne peut être importé directement sur un téléphone que par le logiciel PC Suite de Nokia prévu à cet effet.

- Chez Orange, il n'est pas possible d'écouter les titres téléchargés sans installer un lecteur spécial, le MusicPlayer. A noter que cette interface permet d'écouter 30 secondes avant d'acheter le titre, ce qui est des plus utiles.