Modifié

Apnée du sommeil: problème sur la route

Le médecin d'un senior impliqué dans un accident est accusé
Un quart des accidents mortels de la route serait dû à la somnolence
Les problèmes d'apnée du sommeil, source potentielle et fréquente de somnolence et de trouble de la vigilance au volant, sont absents des législations dans au moins treize pays européens, s'alarment des spécialistes.

Et ceci même quand il s'agit de conduire un poids lourd de 40
tonnes. S'exprimant au congrès annuel de la Société européenne de
pneumologie (ERS) qui se tient à Munich du 2 au 6 septembre, ces
spécialistes ont réclamé une directive européenne pour éviter des
accidents de la route.

Directive européenne

"Il est urgent d'inclure l'apnée du sommeil dans la liste des
maladies dont le traitement conditionne l'obtention du permis de
conduire", a déclaré le spécialiste du sommeil Thomas Penzel
(Marburg, Allemagne) qui a tiré la sonnette d'alarme avec le
pneumologue belge Daniel Rodenstein (Bruxelles).



"Une directive européenne est nécessaire, surtout pour les
professionnels de la route, afin d'obtenir une situation cohérente
et uniforme dans les pays de l'Union. Cela permettrait d'éviter un
très grand nombre d'accidents de la route", a-t-il dit.

Résultats inquiétants

Ces deux spécialistes ont, dans le cadre d'une étude, passé au
crible la législation de pays de l'Union Européenne (plus la Suisse
et la Norvège) sur le permis de conduire. Même partiels (24 pays),
les résultats sont inquiétants: seuls 9 pays (Allemagne, Belgique,
Espagne, Finlande, France, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni et Suède)
mentionnent explicitement l'apnée du sommeil dans leur législation,
et considèrent ceux qui en sont affectés comme inaptes à la
conduite sauf s'ils suivent un traitement.



De plus, ces législations cachent des disparités. Ainsi,
contrairement à ce qui se passe par exemple en Grande-Bretagne ou
en Espagne, un médecin belge diagnostiquant cette apnée chez un
patient n'a pas l'obligation d'en avertir les autorités délivrant
les permis.



A l'inverse, pour être jugé apte à reconduire, la fourniture d'un
certificat médical attestant que les symptômes ont disparu grâce au
traitement (tel le port d'un masque nocturne spécial, dit à
pression positive, appliqué sur le nez) est demandé en Allemagne,
en Belgique, en Espagne, en Finlande, en France, en Grande-Bretagne
et en Pologne. Mais en Belgique et en Grande-Bretagne, il faut en
outre un certificat stipulant que le patient suit correctement son
traitement.

France en exemple

Un seul pays prend spécifiquement en compte les chauffeurs
professionnels, notent les auteurs. En France, en effet, un
chauffeur professionnel auquel le permis aura été retiré pour cause
d'apnée ne pourra le récupérer qu'après avoir subi un test de
maintien de la vigilance fondé sur un électroencéphalogramme
(enregistrement de l'activité électrique du cerveau).



agences/tac

Publié Modifié

Un quart des accidents en France

L'apnée du sommeil - arrêt respiratoire durant plusieurs secondes à de nombreuses de reprises chaque nuit - détériore la qualité du sommeil.

Elle concerne jusqu'à 24% des hommes et 9% des femmes entre 30 et 60 ans, dont une proportion non négligeable souffrent ensuite, pendant la journée, d'une somnolence excessive et d'un sérieux déficit d'attention ou de concentration.

Ces derniers représentent 4% de la population en moyenne et sont jusqu'à 9 fois plus nombreux à être impliqués dans un accident de la route que la moyenne de la population.

En France, un accident mortel sur quatre, voire un sur trois sur autoroute, serait dû à la somnolence ou à une perte de concentration.