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Symbole transgenre, ours polaire et fondue parmi les nouveaux emojis

Un caquelon rouge à croix blanche, ce nouveau symbole a fait son apparition sur les smartphones.
Un caquelon rouge à croix blanche, ce nouveau symbole a fait son apparition sur les smartphones. / 19h30 / 1 min. / le 30 janvier 2020
Le Consortium Unicode a présenté mercredi les 117 nouveaux emojis qui seront disponibles à partir du second semestre 2020. L'offre s'élargira notamment pour suivre les tendances sociales qui ont marqué 2019.

Cette nouvelle série de pictogrammes, censés représenter nos émotions, complète les 3178 emojis déjà présents sur les smartphones et les réseaux sociaux. On y trouve par exemple des personnages masculins et féminins en costume; une alternative au Père Noël et à la Mère Noël qui se veut non-genrée; une série de nouveaux animaux; ou encore des pères et des mères nourrissant leur enfant au biberon.

Et pour les amateurs de fromage, le fondue fera également son entrée dans les petites images accompagnant les SMS. De quoi réjouir le directeur de Présence Suisse, Nicolas Bideau, qui a estimé sur Twitter qu'il s'agissait "d'un pas de géant pour l'image de la Suisse à l'étranger".

Cette année, Facebook, Apple et compagnie, ont essayé d'adapter les nouveaux emojis à l'ère du temps et aux tendances sociales 2019. Selon le Consortium Unicode, c'est le critère de popularité et le caractère unique des emojis qui priment pour mieux répondre aux besoins des utilisateurs,

On y trouvera par exemple l'intégration du drapeau et du symbole transgenre. Toutefois, il faudra encore patienter quelques mois avant de pouvoir les utiliser. Pour les utilisateurs d'iOS, les petites images devraient être intégrées à la prochaine mise à jour d'Apple. Pour les personnes utilisant des téléphones portables fonctionnant sous Android, la version Emoji 13.0 est attendue avec Android 11 prévu cet automne.

jfe

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Emojis, le double sens

Interrogé en octobre dernier sur la RTS, le sociologue de l'image à l'Université de Lausanne Gianni Haver expliquait que les emojis étaient devenus des hiéroglyphes modernes: "Il est possible d'écrire des messages entiers avec des émoticônes. Mais parfois, il est aussi possible de détourner leur sens initial. Par exemple, les personnages en chaise roulante pourront être utilisés y compris dans le sens inverse du politiquement correct".

L'éventail de pictogrammes est toujours plus large. Objectif: cibler plus de monde pour des raisons marketing, mais "pas seulement", dit Pierre Halté, spécialiste du domaine: "Certaines catégories de personnes qui se considèrent comme des minorités, qui ont besoin ou envie d'être représentées, vont faire pression pour que ça se fasse".

Cette volonté d'intégration comporte cependant des risques selon Pierre Halté: "Plus on multiplie les catégories d'emojjis, plus on favorise l'émergence de communautés distinctes et donc éventuellement de tensions entre-elles. Alors que lorsque l'on a un petit signe qui fédère parce qu'il ressemble à tout le monde et personne à la fois, on est plus dans quelque chose où tout le monde peut s'y retrouver".

>Ecouter le sujet de la Matinale d'octobre dernier sur les emojis: