Le nouveau télescope solaire Daniel K. Inouye, sur l'île hawaïenne de Maui, a une ouverture de quatre mètres, le plus grand miroir du monde pour un télescope solaire. "Les images ont la plus haute résolution jamais obtenue", indique Thomas Rimmele, le directeur du télescope de 344 millions de dollars, depuis Boulder, où est basé le National Solar Observatory.
Sur les images et les vidéos publiées mercredi, on voit comme des bulles grossir et monter à la surface avant de changer de couleur. Ce sont des bulles de plasma en train de chauffer et de refroidir. Chaque cellule est environ de la taille de la France. Le plus gros plan publié représente une partie du Soleil de 8200 km2.
Après neuf ans de construction, le télescope a été allumé le 10 décembre. Comme il concentre la lumière du Soleil sur une petite surface, la température devient extrême et on pourrait y fondre du métal. Un bâtiment entier a été construit pour le refroidissement, dont une "piscine de glace".
"Images superbes"
"Ces images sont superbes. C'est un zoom sur le Soleil comme on ne l'avait jamais fait auparavant. Ces structures sont des énormes quantité de gaz extrêmement chaud qui monte et qui descend", réagit le prix Nobel suisse Didier Queloz dans le 19h30.
Interrogé sur la fascination que suscite le Soleil, le physicien estime que "tout le monde sait très bien que le Soleil, c'est la vie. La vie n'existerait pas sur Terre sans lui, il a un rôle fondamental".
afp/cab
Nouveau champ de possibilités
Il reste six mois de construction pour installer des instruments supplémentaires. Le véritable Graal scientifique: mesurer les champs magnétiques dans l'atmosphère du Soleil, et notamment dans la couronne solaire, sa partie la plus externe qu'on distingue pendant une éclipse.
Thomas Rimmele explique: les champs magnétiques gouvernent les éruptions solaires, des libérations soudaines d'énergie et de particules qui peuvent atteindre la Terre et créer des pannes du réseau électrique, d'équipements électroniques ou de satellites GPS. Cela arrive régulièrement.
Les observations en haute définition du télescope aideront à établir la physique fondamentale de ces champs magnétiques, afin de créer des modèles de prédiction: une "météo spatiale", qui permettrait d'anticiper les tempêtes solaires afin d'éteindre les équipements vulnérables.