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Discovery s'est envolée: objectif ISS

Le panache de fumée laissé par la navette au décollage
Le panache de fumée laissé par la navette au décollage
La troisième tentative aura été la bonne: la NASA, après deux reports, est parvenue à lancer sa navette spatiale Discovery à 18h38 GMT, pour un premier départ le jour de la fête nationale des Etats-Unis.

Les deux fusées d'appoint de Discovery se sont ensuite séparées
comme prévu deux minutes après le lancement. Discovery et ses sept
astronautes, dont deux femmes et le spationaute allemand Thomas
Reiter de l'Agence Spatiale Européenne (ESA), vont effectuer une
mission de 12 jours, peut-être 13, en orbite.



L'Allemand restera dans l'ISS six mois, pour le premier séjour de
longue durée d'un Européen dans la station. Il s'agit de la
deuxième mission de Discovery en un peu moins d'un an, la seconde
depuis la désintégration de Columbia et la mort de ses sept membres
d'équipage en février 2003.

Ascension parfaite

A la fin de l'ascension, tous les membres des équipes
responsables du vol et de la mission ont applaudi très fort, se
félicitant mutuellement. Les deux fusées d'appoint de la navette se
sont séparées comme prévu deux minutes après le lancement.



La navette a poursuivi normalement son ascension vers l'orbite,
une ascension de moins de neuf minutes, laissant derrière elle un
panache de vapeur blanche dans un ciel bleu azur au-dessus de
l'Atlantique.



Le réservoir externe s'est séparé comme prévu huit minutes et 40
secondes après la mise à feu peu après l'arrêt des trois moteurs
principaux de la navette, avant de retomber et de s'abîmer dans le
Pacifique.

Petite ombre au tableau

Arrivée sur orbite, Discovery a allumé ses deux petits moteurs
servant aux manoeuvres dans l'espace pour atteindre l'altitude lui
permettant de débuter sa course poursuite avec l'ISS qu'elle doit
rejoindre jeudi.



Seule ombre à ce lancement réussi, plusieurs débris, apparemment
de mousse isolante, sont tombés du réservoir externe 45 secondes (3
ou 4 morceaux) puis près de cinq minutes (1 ou 2) après le
lancement, a indiqué la NASA.



Ce problème est à l'origine de l'accident de Columbia et de la
mort de ses sept membres d'équipage en février 2003. Mais les
responsables de la Nasa n'étaient pas en mesure mardi après-midi
d'évaluer la gravité de l'incident sur Discovery.

Tonnes de fret

La réussite de ce vol est jugée cruciale pour tester les
modifications faites pour réduire les risques présentés par des
morceaux de mousse isolante se détachant du réservoir externe dans
les premières minutes de l'ascension. Ce problème est à l'origine
de l'accident de Columbia et de la mort de ses sept membres
d'équipage en février 2003 (cf. encadré).



Durant cette mission, l'équipage testera des techniques
d'inspection visuelle et des procédures de sécurité mises en place
depuis la catastrophe de Columbia. Discovery livrera aussi à l'ISS
plus de douze tonnes de fret dont deux de vivres et huit
d'équipements.



Il s'agit d'un congélateur de laboratoire pour la conservation
d'échantillons biologiques et un module d'étude des plantes (EMCS),
tous deux fournis par l'Agence Spatiale Européenne. Elle apportera
aussi un générateur d'oxygène qui permettra d'accueillir, d'ici à
2009, un équipage sur l'ISS de six personnes contre trois personnes
actuellement.



afp/sn

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Science helvétique à bord

La navette emportera plusieurs appareils mis au point en Suisse qui vont servir à mener diverses expériences médicales à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS).

L'astronaute allemand, qui restera plusieurs mois à bord de l'ISS, doit notamment expérimenter en apesanteur un appareil médical qui stimule les muscles des bras et des jambes. Un appareil développé par l'Université de Genève en collaboration avec l'entreprise suisse SYDERAL à Gals (BE).

Des chercheurs de l'hôpital universitaire de Zurich misent aussi sur cette mission afin de développer leurs connaissances en matière de thérapies permettant de soigner les personnes atteintes de vertiges. Les mouvements des yeux des astronautes seront observés grâce à des caméras miniatures fixées sur les montures d'une paire de lunettes.

D'autres tests, notamment pour l'EPFZ, seront effectués par Thomas Reiter. Entre autres une expérience sur les globules blancs dont le matériel nécessaire à la recherche avait été détruit lors de la catastrophe de Columbia en 2003.

Test crucial

La mission Discovery n'est que la seconde depuis que Columbia s'est désintégrée au-dessus du Texas, en février 2003, entraînant la mort des sept astronautes à bord.

La catastrophe avait été causée par l'impact sur une des ailes de la navette de débris de mousse isolante détachés du réservoir externe. La Nasa a consacré depuis 1,3 milliard de dollars à la réparation et à la modification de ses navettes.

Ce vol de Discovery est un test crucial des modifications faites au lanceur. Le dysfonctionnement s'était reproduit, sans conséquence, lors de la reprise des vols en juillet 2005.

La NASA avait alors à nouveau immobilisé ses trois navettes pour résoudre ce problème dont ses ingénieurs avouent ne pas encore totalement comprendre l'origine.