"Les dirigeants de cette mission ont décidé d'annuler le
lancement de la navette spatiale Atlantis", a indiqué Dean Acosta
depuis Cape Canaveral en Floride. La navette n'a pas été rentrée
dans son hangar, la décision finale à ce sujet sera prise mardi à
la mi-journée, a précisé le porte-parole de la Nasa Dean
Acosta.
En raison des conditions météorologiques, la Nasa avait reporté
deux fois la lancement d'Atlantis. La navette devait initialement
partir dimanche.
Trosième lancement
Le lancement d'Atlantis sera le troisième d'une navette depuis
la perte de Columbia le 1er février 2003. Il marquera la reprise de
la construction de la Station spatiale internationale (ISS)
interrompue depuis fin 2002.
La construction de l'ISS, à moitié finie, est jugée cruciale pour
préparer le retour des Américains sur la Lune en 2018 au plus tôt
et, à plus longue échéance, l'exploration de Mars.
Les deux précédents vols de l'orbiteur en 2005 et 2006 étaient
destinés à tester les importantes modifications installées pour
éviter la répétition d'une catastrophe. Les efforts avaient porté
sur la réduction des pertes de mousse isolante du réservoir de la
navette à l'origine de la tragédie de Columbia.
Mission de 11 jours
L'Agence spatiale américaine va maintenant se concentrer sur
l'assemblage de l'ISS. Durant leur mission de onze jours, Atlantis
et ses six membres d'équipage, une femme et cinq hommes, livreront
et installeront deux modules de production d'électricité, dont une
antenne solaire d'une envergure totale de 73 mètres.
Lourde structure
Ces deux unités dites P3 et P4 construites par le groupe Boeing
représentent la structure de l'ISS la plus lourde transportée
jusqu'à présent dans la soute d'une navette vers la Station
spatiale internationale avec un poids total au décollage de 16
tonnes.
L'antenne solaire et les autres éléments permettront d'accroître
les capacités de production électrique de l'ISS, dont la
construction est arrêtée depuis 2002.
Trois sorties dans l'espace
L'installation complexe de ces modules exigera trois sorties
dans l'espace de deux équipes de deux astronautes pendant près de
20 heures au total. Outre la mise en place de ces deux modules,
l'équipage devra aussi effectuer sur orbite des inspections
visuelles du bouclier thermique d'Atlantis.
agences/stp
L'ISS, plate-forme d'observation de l'Univers
La Station spatiale internationale (ISS) à laquelle doit s'arrimer la navette Atlantis sera la plus grande structure jamais réalisée par l'homme dans l'espace.
Quand elle sera achevée, sa surface sera équivalente à celle d'un grand stade de football. Elle pèsera plus de 450 tonnes contre 197 tonnes actuellement.
Elle représente un terrain d'expérimentation unique pour les sciences de la vie et de la matière mais aussi une plate-forme d'observation de la Terre et de l'Univers.
L'ISS a pris la place de la station orbitale russe Mir, devenue vétuste et volontairement détruite en mars 2001.
L'ISS, dont le coût total est estimé à 100 mrds de dollars, financé en grande partie par les USA, est occupée en permanence depuis novembre 2000 par des équipages conjoints russe et américain qui se relaient tous les 4 à 6 mois.
L'ISS est en orbite à une altitude de 354 kilomètres au-dessus de la Terre et effectue un tour complet de la planète toutes les 90 minutes à la vitesse de 28'000 km/h.
Seize pays, dont 11 européens, participent à la construction de l'ISS.
Seize vols d'ici 2010
La Nasa prévoit au total 16 vols pour achever la construction de l'ISS d'ici 2010, année programmée de mise en retraite des 3 navettes restant dans la flotte. L'agence spatiale envisage également une mission supplémentaire pour l'entretien du télescope spatial Hubble afin d'en prolonger le fonctionnement de quelques années. La décision sera prise cet automne.