L'astrophysicien Travis Barman, de l'observatoire Lowell dans
l'Arizona (sud ouest), a expliqué avoir découvert des indices
montrant avec une grande certitude une absorption de l'eau dans
l'atmosphère de la planète HD209458b qui se situe à 150 années
lumière de la Terre. Une année lumière est la distance parcourue en
un an par la lumière (dans le vide), soit 9454 milliards de
kilomètres.
Pas un cas isolé
"Nous savons maintenant qu'il y a de la vapeur d'eau dans une
exoplanète et il y a de bonnes raisons de penser que d'autres
exoplanètes contiennent également de la vapeur d'eau dans leur
atmosphère", a déclaré Travis Barman. Les astrophysiciens
s'attendent à trouver de la vapeur d'eau dans l'atmosphère de
quasiment toutes les exoplanètes, même celles dont l'orbite est
plus proche de leur étoile que ne l'est Mercure de notre
soleil.
C'est en comparant ces mesures avec de nouveaux modèles théoriques
que cet astronome a pu déduire avec certitude que l'atmosphère de
cette exoplanète contient de la vapeur d'eau. "C'est encourageant
de constater que les prédictions théoriques de présence d'eau sur
des planètes hors de notre système solaire paraissent bien
correspondre avec les observations", s'est réjoui Travis
Barman.
Cette recherche a bénéficié du soutien de la Nasa, l'agence
spatiale américaine, dans le cadre de son programme sur les
origines du système solaire. Les résultats des travaux de cet
astronome ont été récemment acceptés pour être publiés dans
l'Astrophysical Journal .
afp/cab
Une détection facilitée
Pour la majorité des exoplanètes, leur proximité avec l'étoile autour de laquelle elles gravitent rend difficile la détection de vapeur d'eau et d'autres composants de leur atmosphère.
Dans le cas de l'exoplanète HD209458b, la détection de l'eau a été facilitée par le fait que cette planète, vue de la Terre, passe directement en face de son étoile tous les trois jours et demi.
Quand la planète passe devant l'étoile, son atmosphère bloque des rayons lumineux émis par cet astre qui ont différentes longueurs d'ondes.
L'absorption de l'eau par l'atmosphère d'une planète géante la fait apparaître encore plus grande vue à travers le spectre lumineux des infrarouges comparativement aux longueurs d'ondes dans le spectre lumineux visible.