Google Maps, qui fête ses 15 ans, s'allie aux CFF pour annoncer les retards
Pour fêter ses 15 ans, le service de cartographie en ligne Google Maps apporte une aide supplémentaire aux quatre millions de Suisses qui pendulent chaque jour pour se rendre à leur travail. Il ne sera dorénavant plus nécessaire de sprinter pour attraper son train.
"Google Maps fournit des données en temps réel sur les transports publics en Suisse grâce à la plateforme Open Data ", souligne Rahel Ryf, responsable de cette plateforme pour les transports publics en Suisse aux CFF dans un communiqué jeudi.
Cela est rendu possible par la plateforme de données ouverte "TP Suisse", que les CFF exploitent sur mandat de l'Office fédéral des transports (OFT) pour toutes les entreprises de transport autorisées en Suisse.
"Les informations sur les retards des différents transports publics en Suisse seront disponibles pour autant que la société de base donne cette information", a précisé une porte-parole des CFF.
Google Maps a annoncé jeudi plusieurs nouveautés, dont un remodelage de son identité visuelle et une amélioration de certaines fonctionnalités, ainsi que cinq nouveaux onglets censés faciliter la navigation. Il espère continuer à dominer le secteur (lire encadré), même si Apple vient de remanier son application concurrente.
Routes et transports
En 2019, Google a ajouté une fonctionnalité pour prédire à quel point les bus, trains ou métros vont être fréquentés. D'autres informations, comme la température, l'accessibilité ou la sécurité à bord, seront accessibles à partir du mois prochain, leur disponibilité variant en fonction des régions et des services de gestion de transport.
Google a racheté sa rivale en 2013, l'application GPS mobile Waze, pour ajouter des informations sociales - accidents, bouchons, contrôles de vitesse - aux cartes, pendant les déplacements.
Apple en embuscade
Depuis, aucune autre application ne fait véritablement concurrence à Google Maps, ou alors seulement sur certains segments, comme la détermination du meilleur trajet, au meilleur prix, avec quels moyens de transport, en fonction des horaires.
Apple, de son côté, entend rester dans la course. À la fin janvier, le groupe a dévoilé aux Etats-Unis la nouvelle mouture de son application Plans, espérant faire de l'ombre au service de Google.
Bataille de titans
"La cartographie fait le lien entre le monde virtuel et le monde réel - par exemple entre un site web et un point de vente physique", explique Arnaud Dufour, professeur à la Haute école d'ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD) et spécialiste en marketing digital, au micro de Forum jeudi. "Il y a un réel enjeu de suprématie dans le monde digital. Ce n'est pas un hasard si les géants du numérique se battent pour développer leur indépendance face à la cartographie."
Pour le chercheur, les innovations de ces acteurs de la technologie sont sans limite: lieux vus de l'intérieur, modélisation en 3D pour les besoins futurs des environnements virtuels, etc. "On est face à l'hybris (démesure) des GAFAM et quelques autres. Leur fantasme ultime est sans doute de reconstituer virtuellement le monde en temps réel", avance-t-il, notamment avec l'intégration d'images des nombreuses caméras parsemées dans notre environnement.
>> Son interview dans Forum :
agences/kkub
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Plus d'un milliard d'utilisateurs revendiqués
Google Maps, qui revendique plus d'un milliard d'utilisateurs mensuels, a cartographié plus de 220 pays et territoires, offre des informations en temps réel sur la circulation dans 171 pays et bénéficie chaque jour de plus de 20 millions de contributions individuelles.
Victime de son succès, Google Maps a été la cible de campagnes de désinformation. Google assure avoir désactivé plus de 3 millions de fausses pages d'entreprises en 2018.
Lancée le 8 février 2005, l'application s'est imposée comme le service de cartographie en ligne de référence, distançant ses concurrents comme Apple ou Microsoft. Elle facilite les déplacements quotidiens de millions d'individus au détriment, parfois, du sens de l'orientation.
"Google Maps est un témoin de la globalisation, voire même un héritier de la conquête spatiale", a estimé le spécialiste Arnaud Dufour dans Forum. "Cela ne fait pas si longtemps que l'humain peut voir la planète dans son ensemble, ce que propose aujourd'hui Google via l'intégration de Google Earth. Il y a aussi le fait, avec l'utilisation du mobile, de ne plus pouvoir être perdu: cela modifie la perception de l'humain de son environnement."