Sauf report , la sonde spatiale entamera son voyage dimanche à 23h03 heure locale (lundi 05h03 heure suisse) à bord d’une fusée Atlas V. Solar Orbiter est une mission de l’ESA, l’Agence spatiale européenne, en étroite collaboration avec son pendant américain, la NASA.
Deux ans de voyage
La sonde mettra deux ans pour atteindre l’orbite du Soleil, en s’aidant de l’assistance gravitationnelle de la Terre et de Vénus. Elle devrait entamer ses mesures en novembre 2021 et sera en service au moins jusqu’en décembre 2025.
Elle s’approchera jusqu’à 45 millions de kilomètres du Soleil, soit environ un quart de la distance qui sépare ce dernier de la Terre. Cela doit permettre pour la première fois d’étudier les régions polaires de l’astre du jour, jusque-là inconnues.
Cette mission a pour objectif de rechercher les causes du vent solaire, un flux de particules chargées, émis continuellement par le Soleil et qui traverse l’ensemble du système solaire. Les dix instruments embarqués tenteront par diverses mesures coordonnées de percer ses mystères.
Les éruptions solaires sous l’œil de STIX
Le télescope à rayons X STIX (Spectrometer Telescope for Imaging X-rays) est l’un de ces instruments. Cet appareil suisse enregistrera non seulement des images, mais aussi des spectres de rayons X émis par le soleil.
Ces données contiennent des informations sur les états physiques et les processus qui se manifestent lors d’éruptions solaires, autrement dit lorsque d’immenses quantités de matière et de particules chargées sont projetées de manière explosive dans l’espace.
Le vent solaire évolue alors en une tempête solaire qui, outre les aurores boréales, peut également provoquer des perturbations au niveau des satellites de communication, du GPS, des avions ou des réseaux électriques.
ats/cab
Un bouclier face au Soleil
Les températures extrêmes constituent un véritable défi pour la sonde et pour ses instruments: sur la face de Solar Orbiter dirigée vers le Soleil, il fera plus de 500 degrés, tandis qu’il pourra faire jusqu’à -100 degrés côté ombre.
Un bouclier massif en titane doté d’une couche de protection noire spécialement conçue abritera les instruments de la chaleur du Soleil. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi la sonde pèsera au départ pas moins de 1,8 tonne.
Haute école d’ingénierie argovienne
La Haute école d’ingénierie FHNW, à Windisch (AG), est responsable du développement, de la construction, de l’exploitation et de l’évaluation scientifique de STIX, sous la direction de Säm Krucker.
L’astrophysicien avait déjà eu l’idée, 18 ans plus tôt, d’un télescope à rayons X. Au cours des dix dernières années, avec son équipe, il a mis en place un consortium international qui a préparé l'instrumentation et le logiciel de STIX.
Le financement du projet a été garanti par l'ESA et le Swiss Space Office du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI).