L'équipe du professeur Christian Lüscher, de la Faculté de
médecine de l'UNIGE, a étudié l'activité neuronale des souris et
les changements comportementaux qui imitent la rechute dans la
drogue. Elle vient de consacrer une étude à ce thème, publiée lundi en ligne dans la
revue Nature Neuroscience.
Mécanisme de défense identifié
La cocaïne modifie les connections entre les neurones par son
action dans le centre de récompense. Les chercheurs genevois ont
identifié un mécanisme de défense qui permet au cerveau de
retourner à la normale.
"L'identification de ce mécanisme de défense va nous aider à
comprendre pourquoi certaines personnes deviennent accros et
d'autres peuvent résister aux drogues", explique le professeur
Lüscher.
Pour mieux comprendre le fonctionnement humain
Seule une personne sur cinq devient dépendante après une
consommation récréative de cocaïne, même si la prise de cette
drogue provoque beaucoup d'autres problèmes de santé. Ces
résultats, issus d'un modèle animal, ne peuvent être traduits
directement en une thérapie pour l'homme.
Cependant, les chercheurs ont l'espoir que l'identification de ce
mécanisme de défense pourrait aider à mieux comprendre les bases
génétiques de la vulnérabilité individuelle aux drogues. "L'idée
est que chez certains, les mécanismes de défense ne sont pas assez
développés", relève Christian Lüscher.
ats/hof
La dépendance, une maladie onéreuse
L'addiction est la maladie du cerveau qui coûte le plus à la société après la dépression, avec un coût total de 380 milliards, relève le professeur Christian Lüscher.
Quelque 57 milliards d'euros sont dépensés chaque année en Europe en coûts directs et indirects.
A titre de comparaison, le coût annuel engendré par les maladies cardiovasculaires s'élève à 100 milliards.