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Ozone: des facteurs naturels bénéfiques

Pollution
La pollution a des effets sur la couche d'ozone
La stabilisation des niveaux d'ozone dans l'atmosphère pourrait davantage tenir à des facteurs naturels qu'à l'interdiction des substances destructrices de ce gaz, souligne une étude parue jeudi dans "Nature".

"La variabilité des concentrations d'ozone est naturellement
importante" sans intervention humaine, résument E.Weatherhead, de
l'Université de Boulder, et S.B.Andersen, de l'Institut danois de
météorologie.



L'ozone protège tous les organismes vivants des ravages des
radiations ultraviolettes venues du Soleil. La découverte d'un trou
dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique avait poussé la
communauté internationale à signer en 1987 un accord, le protocole
de Montréal. Celui-ci prévoyait la suppression des matières
chimiques soupçonnées d'entraîner sa disparition.

Interdiction des CFC

Les pays signataires avaient ainsi décrété l'interdiction sans
traîner des dérivés fluorés et chlorés servant de gaz propulseurs
dans les bombes aérosols ou de liquide de refroidissement dans les
réfrigérateurs.



Depuis la fin des années 90, la densité d'ozone dans la haute
atmosphère s'est stabilisée ou légèrement redressée dans le monde
entier. Aucune région n'a vu ses niveaux d'ozone décliner au cours
des dix dernières années, ce qui n'avait jamais été observé sur
notre planète depuis 1980.



La réduction dans l'atmosphère des gaz nocifs pour l'ozone, dûment
attestée par les scientifiques, pouvait ainsi laisser espérer les
premières manifestations d'une régénération de la couche d'ozone
"pour le début de ce siècle", soulignent les auteurs.

Volcans endormis

Leur étude relève toutefois que cet optimisme ne tient pas
compte de la baisse récente de l'activité volcanique: les volcans
rejettent dans l'atmosphère des sulfates qui peuvent eux aussi
détruire l'ozone.



Or des éruptions aussi perturbatrices que celles d'El Chichon (au
Mexique en 1982) et du Mont Pinatubo (aux Philippines en 1991)
n'ont pas eu lieu au cours des dernières années.

Importance de l'activité solaire

L'impact de l'activité solaire, particulièrement intense dans
les années 90, pourrait aussi avoir été sous-estimé. Les éruptions
solaires pourtant génèrent des bouffées de protons qui peuvent
entraîner des réductions locales de 30% à 60% des densités d'ozone
dans la haute stratosphère.



Les deux dernières éruptions solaires ont coïncidé avec les deux
dernières grandes éruptions volcaniques de la planète, ce qui
pourrait expliquer, selon l'étude, le bas niveau d'ozone constaté
dans les années 90.

Effets réels visibles à l'avenir

Le redressement intervenu depuis serait ainsi essentiellement un
retour à la normale, plus que le fruit des politiques incarnées par
le protocole de Montréal. "D'autres changements apportés par
l'homme dans l'atmosphère, comme la hausse des températures,
pourraient être plus importants" que le bannissement des gaz
s'attaquant à l'ozone.



"Les bénéfices réels" d'une interdiction de certains gaz aérosols
et réfrigérants n'apparaîtront qu'à l'avenir, conclut
l'étude.



Agences/boi

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Le commentaire de Philippe Jeanneret

Depuis quelques années, les recherches ont également mis en évidence le rôle joué par les nuages stratosphériques polaires. Cette nébulosité d'un genre particulier se forme pendant l'hiver austral, lorsque la température de la stratosphère atteint le seuil des -78 degrés. Elle reste inoffensive jusqu'au moment où le soleil revient au-dessus de l'Antarctique. La combinaison de la lumière et des gaz qu'ils contiennent libère alors des composés chlorés et bromés nuisibles pour l'ozone. Ainsi, le trou d'ozone se reforme chaque année à la fin de l'été. Il atteint son apogée en septembre et régresse pendant l'automne.

C'est dire toute la complexité de la question...

(pour plus d'information voir le blog de Philippe Jeanneret, lien ci-dessous)

La couche d'ozone, qu'est-ce que c'est?

Dans la haute atmosphère de la Terre, la couche d'ozone est une concentration d'ozone qui filtre une partie des rayons ultraviolets émis par le Soleil, notamment responsables de cancers de la peau.
Cette couche protectrice est menacée par la pollution, en particulier par les émissions de gaz CFC, qui montent dans la haute atmosphère et y catalysent la destruction de l'ozone, étant ainsi à l'origine du trou dans la couche d'ozone.
Lors des canicules, on trouve l'ozone en grande quantité dans les basses couches de l'atmosphère, surtout autour des centres urbains. Il y est principalement produit par les gaz d'échappement et les rejets industriels.
Sa présence à faible altitude est nuisible pour la santé.