De nouvelles mesures s'imposent pour promouvoir la vaccination
et éviter toute épidémie incontrôlée. Bien que la vaccination soit
reconnue comme l'une des mesures de santé publique les plus
efficaces, elle suscite des réticences, certains parents doutant de
l'utilité et de l'efficacité des vaccins et craignant leurs effets
secondaires.
Afin d'évaluer la menace d'épidémies liée à une couverture
insuffisante, l'OFSP a chargé l'Institut de médecine sociale et
préventive de l'Université de Zurich (ISPM) de recenser les enfants
vaccinés au sein de trois classes d'âge, dans chaque canton, entre
1999 et 2003.
En dessous des normes de l'OMS
Il ressort de cette étude que, si la couverture vaccinale
nécessaire à garantir l'immunité de groupe est atteinte dans le cas
de la diphtérie et de la poliomyélite, elle se situe en revanche
clairement en dessous du seuil recommandé par l'OMS pour la
rougeole, les oreillons et la rubéole. Les taux de vaccination
contre la diphtérie et le tétanos sont également nettement trop
bas.
Chez les enfants en bas âge, la couverture vaccinale pour trois
doses de vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la
poliomyélite et l'Haemophilus influenzae type b dépassait 91% entre
1999 et 2003. Par ailleurs, 81% d'entre eux étaient vaccinés contre
la rougeole, les oreillons et la rubéole.
En fin de scolarité, la couverture vaccinale pour cinq doses
contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite était supérieure
à 81%. Elle atteignait 50% pour deux doses contre la rougeole, les
oreillons et la rubéole et 93% pour une dose. S'agissant de
l'hépatite B, elle oscillait entre 2,3% et 88,3%, avec une moyenne
de 46% pour une dose et de 26% pour trois doses.
Ap/nr
Latins mieux lotis
C'est à Genève et au Tessin que la couverture vaccinale est la plus importante. Dans ces cantons, le vaccin contre la diphtérie est obligatoire, explique l'OFSP.
Du fait des vaccins combinés, cela influe sur le taux de vaccination contre le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite. Par ricochet, beaucoup de parents pensent que le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole est aussi obligatoire.
Outre Genève et le Tessin, la vaccination obligatoire n'existe que dans les cantons de Fribourg et Neuchâtel. Cela explique que la couverture vaccinale des enfants en bas âge des régions francophones et italophones est nettement meilleure que celle des jeunes alémaniques.