Alors que la Suisse recense désormais quatre cas de coronavirus, et qu'une quarantaine de pays sont touchés dans le monde, la recherche travaille d'arrache-pied pour trouver un vaccin contre ce virus né dans la région de Wuhan en Chine. Une course à l'antidote qui prend, en temps normal, entre 10 et 15 ans. Mais cette fois-ci, les conditions sont rassemblées pour que le délai soit sensiblement raccourci.
"On a démarré avec une rapidité sans précédent", affirme Thomas Cueni, directeur général de la Fédération internationale des fabricants pharmaceutiques, invité de La Matinale de la RTS jeudi.
Si certains ont mentionné un délai de 12 à 18 mois pour trouver la formule d'un vaccin, le responsable se montre plus prudent. "Cela prendra du temps: peut-être trois ans", avance-t-il.
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S'appuyer sur la recherche sur le Sras
Pour permettre cette accélération, il ne s'agit pas de sauter des étapes, mais bien de profiter des connaissances et travaux déjà existants, notamment autour de virus ressemblant au Covid-19, comme le Sras. "Lors de l'épidémie de ce dernier, il y a 17 ans, il y a des firmes qui ont commencé à développer des vaccins. Mais au moment de les tester cliniquement, il n'y avait plus de patients, parce que le virus avait disparu", explique Thomas Cueni. La recherche actuelle peut néanmoins profiter des avancées technologiques de cette époque.
Au point que le modèle de "business as usual", où les firmes pharmaceutiques jouent des coudes dans la course au vaccin, semble dépassé, à en croire Thomas Cueni. "Lorsqu'il y a un risque de pandémie, la collaboration et les mesures sanitaires doivent s'imposer sur toutes les autres considérations", fait-il valoir.
Echanges rapides d'informations
Concrètement, l'échange très rapide du génome du virus a permis à des chercheurs dans le monde entier - firmes pharmaceutique, mais aussi hôpitaux et universités - de démarrer sans délai leurs recherches sur un vaccin, mais aussi leurs efforts pour trouver dans la pharmacopée déjà existantes des remèdes capables de soulager les patients déjà atteints.
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A l'instar du Fonds national suisse (FNS) - qui, dans une mesure inédite, libère plusieurs millions de francs pour la recherche autour du coronavirus - la mobilisations immédiate et massive de certains Etats fait réfléchir, souligne Thomas Cueni. "Pour d'autres problèmes sanitaires connus, comme la résistance bactérienne aux antibiotiques, il faudrait là aussi créer un environnement qui stimule la recherche et l'innovation."
Dans l'attente d'un possible vaccin, dans un horizon de trois ans, la population devra se plier aux mesures de prévention, "qui vont bel et bien déranger notre vie normale", conclut-il.
Propos recueillis par Valérie Hauert
Adaptation web: Katharina Kubicek