L'agence spatiale américaine a démarré le compte à rebours
mercredi à 21h GMT en vue d'un lancement de Discovery vers la
Station Spatiale Internationale (ISS) prévu à 19h49 GMT samedi au
milieu d'une fenêtre de tir de dix minutes. L'arrimage à l'ISS est
prévu trois jours après le départ.
Dans les temps
La Nasa dispose d'une fenêtre de tir de 19 jours à compter du
1er juillet. Au-delà, elle devra attendre la fin août.
"Notre système est en excellente condition, nous sommes dans les
temps, nous n'avons aucun problème, nos équipes sont prêtes, et
nous attendons avec impatience de pouvoir lancer (la navette)
samedi", a déclaré jeudi à la presse Pete Nicolenko, directeur des
essais à la Nasa.
Douze jours en orbite
Discovery et son équipage de sept astronautes, dont le
spationaute allemand Thomas Reiter de l'Agence Spatiale Européenne
(ESA), vont effectuer une mission de 12 jours en orbite. Ce dernier
restera dans l'ISS plusieurs mois, ce qui constituera le premier
séjour de longue durée dans la station d'un Européen.
Ce lancement est une étape clé de la reprise des vols de la
navette pour achever d'ici 2010 la construction de l'ISS à moitié
finie, explique la Nasa. Celle-ci prévoit 16 vols au total.
Retour sur la Lune en 2018
L'ISS est jugée essentielle pour préparer le retour des
Américains sur la Lune d'ici 2018 et à plus long terme, des
missions habitées vers Mars.
Durant cette mission, l'équipage de Discovery procédera à des
tests des techniques d'inspection visuelle et de réparation en
orbite de la protection thermique de la navette.
Il livrera aussi à l'ISS deux tonnes de vivres contenus dans le
module logistique pressurisé Leonardo, construit par l'aérospatiale
italienne.
Congélateur de laboratoire
Leonardo livrera aussi deux équipements fabriqués par l'ESA: le
premier congélateur de laboratoire à -80°C (Melfi), conçu pour la
conservation de longue durée d'échantillons biologiques et de
résultats et un module d'étude biologique des plantes (EMCS). Il
transportera également un système de production d'oxygène.
Deux sorties dans l'espace d'une durée de 6 heures et demie
chacune sont programmées. La Nasa envisage la possibilité d'une
troisième sortie qui nécessiterait de prolonger la mission d'un
jour.
La Nasa va aussi tester de nouvelles techniques pour éloigner les
oiseaux surtout les vautours du pas de tir au moment du lancement.
Un de ces oiseaux avait heurté le réservoir externe de Discovery en
2005 mais sans conséquence.
afp/ruc
60% de chances de report
Détaillant l'activité orageuse au large de la Floride tout près du centre Kennedy, la météorologue de la Nasa Kathy Winters a estimé jeudi à 60% les chances de report du vol.
La Nasa évalue aussi à 60% la possibilité qu'il ne puisse avoir lieu dimanche et lundi, pour les mêmes raisons.
"De toute évidence, ces prévisions météo sont un peu pessimistes mais dans le passé nous avons procédé à des lancements avec des prédictions interdisant un vol", avait relevé mercredi Jeff Spaulding, un autre directeur des essais.
Encore des réticences
Deux responsables de l'agence, dont l'ingénieur en chef, avaient émis des réserves à ce lancement, regrettant que davantage de modifications n'aient pas été apportées sur le réservoir externe pour réduire encore les risques de perte d'isolant et de dégâts à la protection thermique de l'orbiteur.
Ce problème a été à l'origine de l'accident de Columbia. Il s'était répété en juillet 2005 lors de la reprise des vols, mais sans conséquence. La seule incertitude de taille pour le prochain lancement reste en revanche la météorologie.