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Canicules et intempéries vont s'intensifier

Une étude de l'EPFZ montre que les canicules seront fréquentes
Une étude de l'EPFZ montre que les canicules seront fréquentes
Les phénomènes climatiques extrêmes - canicules meurtrières ou pluies diluviennes - constatés au cours des derniers étés en Europe continentale pourraient devenir monnaie courante d'ici la fin du siècle, selon une nouvelle étude de l'EPFZ.

La météo des mois d'été sera à l'avenir très changeante. Les
chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich ont réussi à
montrer que c'est notamment dû à l'effet de l'humidité du sol sur
le réchauffement climatique.



Plus les températures sont chaudes en été, plus l'eau s'évapore du
sol. Cela freine le réchauffement, car la vapeur présente dans
l'air capte une partie des rayons du soleil, a indiqué l'EPFZ dans
un communiqué mercredi. Le degré d'humidité du sol a donc une
influence directe sur la température de l'air.

Etés de plus en plus variables

Durant les périodes pauvres en pluie, l'air peut ainsi fortement
se réchauffer, alors que dans celles plus humides, la température
ne peut pas grimper de façon disproportionnée. Les chercheurs
s'attendent à des étés de plus en plus variables surtout en Europe
centrale et de l'est.



Le climat chaud et sec des pays riverains de la Méditerranée
pourrait ainsi remonter vers le nord de l'Europe, estiment les
auteurs de ces travaux publiés jeudi dans l'hebdomadaire
scientifique britannique «Nature». Les fortes variations
météorologiques devraient même devenir habituelles dès 2080.

Plus d'inondations

Cette évolution pourrait avoir "un effet positif mécanique" sur
le centre et l'est de l'Europe et entraîner ces régions dans un
cercle vicieux, avec une évaporation plus importante du sol et une
augmentation de l'humidité dégagée par la végétation suite à la
hausse des températures. Dans les régions humides, l'air chaud
devrait ainsi contribuer à alimenter le cycle des précipitations,
augmentant le risque d'inondations.



Par contre, dans les régions affectées par un climat plus sec,
l'humidité du sol et des plantes sera évacuée plus rapidement,
limitant de plus en plus les possibilités de rafraîchissement de
l'atmosphère, et accentuant les canicules. Ce processus sera
d'autant plus complexe que la végétation sera elle-même modifiée
par le réchauffement climatique, les forêts de feuillus laissant
progressivement la place à des plantes adaptées à un climat chaud
et sec, ce qui affectera les échanges d'air humide avec
l'atmosphère.



ats/afp/hof

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Modélisation informatique

Cette étude a été basée sur une modélisation informatique capable de prévoir les effets de l'humidité des sols sur une carte de l'Europe avec une résolution près de deux fois supérieure à celle des modèles précédents, a précisé à l'afp Sonia Seneviratne, de l'EPFZ.

La recherche montre en particulier que cette évolution sera caractérisée par des vagues de chaleur plus fréquentes et confirme également que les phénomènes climatiques - canicules ou déluges - seront très variables d'une année à l'autre.

Plusieurs pays d'Europe ont été frappés par des inondations catastrophiques en 2002 et 2005 tandis qu'en 2003, une vague de chaleur extrême a déferlé sur l'ensemble du continent, faisant quelque 35'000 victimes.