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Le trou d'ozone a du retard à se combler

Sérieusement attaquée au cours du 20e siècle, la couche d'ozone qui protège la Terre du rayonnement solaire ne connaîtra un retour à la normale complet que vers 2065 au lieu de 2049, selon deux agences des Nations unies.

Dans un rapport publié par l'Organisation météorologique
mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour
l'environnement (PNUE), 250 scientifiques estiment que les produits
chimiques dangereux pour la couche d'ozone - dont certains émanent
de simples réfrigérateurs - sont encore beaucoup plus utilisés ou
produits qu'on ne le pensait au moment de leur interdiction,
effective ou programmée.

Vents froids et violents

Selon ces experts, la couche d'ozone ne devrait en conséquence
commencer à se reconstituer au-dessus des zones tempérées habitées
des deux hémisphères qu'autour de 2049, au lieu de 2044 comme on le
prédisait en 2002, date de la précédente évaluation. Et elle ne
devrait retrouver son intégrité au-dessus de l'Antarctique que
quinze ans plus tard que prévu, en 2065.



En raison des "vents extrêmement froids et violents" qui balaient
la zone au-dessus du Pole Sud, le "trou d'ozone" dans cette région
devrait réapparaitre périodiquement pendant encore une vingtaine
d'années, ajoute le rapport.

Nouvelles estimations

L'utilisation de la plupart des substances chimiques néfastes
pour la couche d'ozone est prohibée, ou sur le point de l'être, en
vertu du Protocole de Montréal de 1989, qui fut un des rares
accords environnementaux ayant abouti à des résultats.



Selon Geir Braathen, un expert de l'OMM, le retard constaté par
rapport aux prévisions initiales "n'est pas dû à un non respect du
Protocole de Montréal mais à des nouvelles estimations du niveau de
production et d'émission" des produits chimiques destructeurs de
l'ozone.



Agences/tac

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Phénomènes naturels oubliés

Une autre étude, publiée en mai dernier dans la revue scientifique britannique Nature, avait souligné que les estimations avancées dans le passé sur un retour à la normale avaient négligé de prendre en compte les dommages provoqués par les éruptions volcaniques, les orages solaires et autres phénomènes naturels.

Les études publiées en 2000 et 2002 concluaient pour leur part que dans aucune région au cours de la décennie précédente il n'avait été constaté d'accélération du rythme de destruction de la couche d'ozone. Ces études prévoyaient un retour à la normale au début du XXIe siècle.

Pour le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, "les premiers signes annonciateurs de la convalescence de l'atmosphère sont à mettre au crédit du Protocole de Montréal". "Mais la lenteur du processus, a-t-il averti, doit nous mettre en garde : l'affaire n'est pas gagnée et il nous faut redoubler d'efforts pour éliminer les substances chimiques nocives".