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Les biocarburants ne sont pas une panacée

D'ici 2 ans, toute la gamme Ford sera disponible avec moteurs pour biocarburants
Les constructeurs (ici Ford) misent de plus en plus sur les biocarburants
Les carburants d'origine végétale ne sont pas forcément plus respectueux de l'environnement que les carburants fossiles, selon une étude commandée par la Confédération et publiée mardi.

Certes, de nombreux biocarburants rejettent dans l'atmosphère au
maximum 30% de gaz à effet de serre en moins que l'essence. Mais
leur production et leur fabrication causent souvent des nuisances
plus élevées que l'essence ou le diesel, souligne l'étude de
l'Institut de recherche en science des matériaux et en technologie
(EMPA) de St-Gall. Celle-ci a été publiée mardi et commandée par
les Offices fédéraux de l'énergie, de l'environnement et de
l'agriculture.

Bilan contrasté

Les atteintes à l'environnement vont de la superfertilisation et
l'acidification des sols agricoles à la perte de la diversité des
espèces. De plus, la production de biocarburants entre en
concurrence avec la production de denrées alimentaires ou la
conservation de surfaces naturelles, constate l'Empa.



Des mesures ciblées permettent toutefois de réduire l'impact des
biocarburants examinés (bioéthanol, biométhanol, biodiesel, biogaz)
sur l'environnement. Le développement de nouvelles procédures de
production et de fabrication devrait déboucher sur de meilleurs
bilans écologiques pour les biocarburants, selon l'Empa.

Utiliser les déchets

«Compte tenu de son écobilan, l'utilisation de déchets et de
résidus à des fins énergétiques constitue la meilleure option pour
remplacer les carburants fossiles», écrit l'Empa.



La production n'engendre pas de fortes nuisances et les émissions
polluantes découlant du traitement des déchets peuvent être
réduites. Le bois obtient également de bons résultats. Dans ce cas,
la production de matières premières ne porte que très faiblement
atteinte à l'environnement, souligne l'Empa.

Paysans contrariés

L'Union suisse des paysans (USP) regrette que l'étude fasse «une
appréciation relativement défavorable» des biocarburants indigènes,
en particulier du diesel issu du colza.



Le bilan écologique est un instrument d'appréciation important
mais qui repose sur des valeurs moyennes, selon l'USP. Il est donc
incorrect de vouloir généraliser les résultats sur des régions et
des exploitations individuelles.



agences/het

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Allégements fiscaux en débat

Le Conseil fédéral devra déterminer l'ampleur des allégements fiscaux qu'il accorde aux biocarburants.

Selon la loi votée en mars par le Parlement, le gouvernement est en effet autorisé à alléger fiscalement un carburant de ce type en fonction de sa contribution à la protection de l'environnement et de sa compétitivité par rapport aux essences d'origine fossile.

Le Parlement a toutefois stipulé que pour pouvoir bénéficier d'une réduction fiscale, un carburant vert devra présenter un bilan écologique global positif et être produit dans des conditions «socialement acceptables».

Les résultats de l'étude de l'Empa pourront avoir une répercussion sur la décision du Conseil fédéral, estime Marion Bracher, spécialiste de la section huiles minérales à la direction générale des douanes.

Les carburants fabriqués à partir de plantes cultivées comme le maïs et le colza pourraient ainsi faire les frais de leur bilan écologique négatif. Mais d'autres critères doivent être pris en considération, comme la protection du climat.

La décision du Conseil fédéral devrait tomber en octobre.