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La gestion de l'eau débattue à Stockholm

La Suisse se préoccupe de la gestion de l'eau
La Suisse se préoccupe de la gestion de l'eau
Dans le cadre du forum organisé à Stockholm à l'occasion de la semaine mondiale de l'eau, la délégation helvétique va insister sur l'importance de protéger les écosystèmes terrestres.

La Suisse va présenter un code de conduite sur les paiements
pour les services des écosystèmes dans la gestion de l'eau. Ces
systèmes contribuent en effet à assurer la qualité et la quantité
de l'eau.



Pour les autorités helvétiques, cette approche est la première
étape - et peut-être la meilleure marché - susceptible de garantir
un approvisionnement durable en eau de qualité.



"L'eau de pluie qui ne tombe pas directement dans un lac ou une
rivière peut s'écouler sur une pente de montagne ou à travers la
plaine. Ces écosystèmes, boisés ou non, participent au filtrage et
au stockage de l'eau", fait remarquer Sibylle Vermont de l'Office
fédéral de l'environnement. Les écosystèmes tels que les marécages,
les forêts et les sols doivent donc être protégés et entretenus de
manière durable.

Gestion durable et réfléchie

Ce qui ne signifie pas pour autant une interdiction de toute
activité humaine. "Nous sommes en faveur d'une gestion durable et
réfléchie des forêts, poursuit S.Vermont. Certaines forêts ont
besoin d'être gérées de façon appropriée en coupant des arbres ou
en éclaircissant certaines parties pour maintenir ou améliorer leur
capacité de filtration."



Les Suisses ont appris de leurs erreurs passées. Le développement
de l'énergie hydroélectrique, la canalisation des fleuves,
l'assèchement des marécages et la déforestation ont laissé des
cicatrices et endommagés les écosystèmes. A l'heure actuelle, la
tendance s'est inversée et les avantages de cette nouvelle
politique de renaturaion des rivières et des plaines alluviales ont
été démontrés l'an dernier.

Code de conduite internationale

"Les régions traversées par des cours d'eau dont le parcours n'a
pas été canalisé ont moins souffert des inondations de l'été
dernier", constate S.Vermont. L'Office fédéral de l'environnement
fait campagne pour un code de conduite international sur les
paiements des services des écosystèmes dans la gestion de l'eau
pour ceux qui contribuent à la conservation et la restauration des
écosystèmes.



Celui-ci devrait être adopté en novembre prochain à Stockholm par
les parties présentes à la Convention sur la protection et
l'utilisation des cours d'eau transfrontières et des lacs
internationaux de la Commission économique pour l'Europe des
Nations unies.

Une opportunité à saisir

Ce code est basé sur un consensus général qui admet que les
services dérivés des écosystèmes apportent des avantages qui
assurent le bien-être de l'humanité. Payer pour s'assurer ces
services est important pour une gestion durable de l'eau. Le but du
code est de procurer des moyens pour établir et utiliser ces
paiements.



La semaine mondiale de l'eau constitue une opportunité pour la
Suisse de promouvoir ce code. S.Vermont tient à préciser que ce
rendez-vous est davantage un forum de débats d'idées qu'un lieu où
les décisions sont prises.



Il réunit des fonctionnaires gouvernementaux, des ONG, des
chercheurs et des spécialistes de l'eau. "C'est une opportunité
pour faire part de l'état de nos connaissances et voir ce que l'on
peut apprendre des autres", conclut-elle.



swissinfo/agences/boi

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6% des réserves d'eau douce d'Europe sont localisées en Suisse

La moitié se trouvent dans les lacs naturels et artificiels, 28% sur les glaciers, 20% dans les eaux souterraines, 2% dans les fleuves et retenue par les barrages.

La consommation quotidienne d'eau par habitant est de près de 400 litres. Ce chiffre inclut les utilisations industrielles, agricoles et domestiques de l'eau.

Importance de l'agriculture

Les paysans participent à l'amélioration de la protection des ressources en eau. L'agriculture est en effet responsable de trois quarts des nitrates (engrais et fertilisants) qui sont retrouvés dans les eaux souterraines.

En conséquence, les paysans doivent remplir des critères écologiques, tels que laisser 7% de leurs champs en habitats semi-naturels comme les prairies ou les haies, pour recevoir des paiements directs. Ils peuvent aussi obtenir des compensations additionnelles s'ils mettent en application des mesures propres à protéger des sources d'eau pour compenser une perte de revenu.

"Nous payons par exemple des paysans pour qu'ils réduisent leurs activités afin de protéger des marais d'importance nationale ou régionale", reconnaît Sibylle Vermont. Aujourd'hui, la Suisse est citée en exemple et l'Union européenne suit son exemple en tentant de réduire sa production agricole tout en améliorant la qualité de son environnement.