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La technique biométrique est-elle fiable?

Le texte se limite à la vidéosurveillance «dissuasive»
Anti-terrorisme: la biométrie, complément à la vidéosurveillance
Les techniques biométriques permettent-elles d'identifier à coup sûr, au milieu d'une foule, un terroriste ou un criminel présumé ? Deux cents cobayes volontaires tentent de le vérifier à Mayence (Allemagne) lors d'un test grandeur nature.

Cette expérience unique en Europe, qui a démarré cette semaine
et doit durer jusqu'en janvier, a pour objectif de tester les
systèmes informatiques prétendument capables de "reconnaître"
automatiquement, sur les images des caméras de vidéo-surveillance,
les visages de criminels ou de personnes recherchées, en comparant
ces images aux photos de suspects stockées dans un fichier.

Deux cents cobayes

La technique, si elle s'avérait fiable, permettrait à la police
d'interpeller plus facilement, au milieu d'une foule de
supporteurs, des hooligans fichés comme dangereux, ou de repérer
sur le quai d'une gare un enfant dont l'enlèvement aurait été
signalé.



Avant d'en arriver à de telles applications, la police fédérale
allemande (BKA) a voulu tester la fiabilité d'un tel système. Pour
ce faire, elle a demandé leur aide à 200 citoyens ordinaires de la
région de Mayence, ayant pour seul point commun d'être des usagers
quotidiens de la gare centrale de cette ville. Chacun des cobayes,
recrutés en septembre, a d'abord été photographié.



Les logiciels soumis au test ont extrait de ces 200 portraits des
fiches biométriques, comportant des données comme la largeur de la
mâchoire ou la distance entre les yeux de chaque individu. Puis
chaque participant s'est vu remettre un petit émetteur
électronique, qui signalera son passage chaque fois qu'il
empruntera l'escalier mécanique situé au centre de la gare.

Un projet expérimental

"Avec cet émetteur, nous saurons exactement lequel des cobayes
sera passé au point-test, quel jour et à quelle heure. Mais les
trois systèmes informatiques que nous testons, eux, ne le sauront
pas", explique à l'AFP Christian Brockert, du BKA. L'enjeu est de
vérifier si les logiciels identifieront malgré tout les personnes
fichées sur les images des caméras, et ce quelles que soient les
conditions de luminosité ou la vitesse à laquelle se déplace la
personne filmée.



"Il s'agit uniquement d'une expérience. Notre but n'est pas de
surveiller les gens, et les logiciels ne sont en aucune façon
connectés à de vrais fichiers policiers de personnes recherchées",
tient à rassurer M. Brockert. Car le test suscite bien sûr des
craintes parmi les défenseurs des libertés individuelles
(cf. ci-contre).



L'actualité a montré cet été que la vidéo-surveillance pouvait
grandement aider les policiers chargés de la lutte antiterroriste.
Ce sont des caméras qui ont en effet permis de confondre deux des
suspects dans l'enquête sur le double attentat manqué du 31 juillet
dans des trains régionaux allemands. L'identification biométrique,
si elle avait été utilisée, n'aurait cependant pas joué un grand
rôle dans cette affaire: les suspects, inconnus des services de
police, n'étaient pas fichés.



afp/kot

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Craintes pour les libertés individuelles

La police a présenté des garanties, expliquant notamment que les images des personnes ne faisant pas partie du panel de 200 cobayes seront effacées au bout de 48 heures.

Mais le chargé de mission gouvernemental pour la protection des données, Peter Schaar, ne cache pas son inquiétude à plus long terme, si l'expérience s'avérait concluante et que "le couplage entre la vidéo-surveillance et la biométrie" venait à se généraliser.

Au BKA, on rappelle que, "de toute façon, l'utilisation d'une telle technique ne pourra relever au final que d'une décision politique".