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Nobel de physique pour avoir "vu" le Big Bang

C'est à partir de nuages comme celui-ci que naissent les nouveaux soleils
C'est à partir de nuages comme celui-ci que naissent les nouveaux soleils
Le prix Nobel de physique a récompensé mardi deux Américains responsables d'une mission spatiale de la Nasa qui a permis de renforcer la théorie du Big Bang pour expliquer l'origine de l'Univers.

Ces deux scientifiques ont produit les toutes premières images
des prémisses de l'accumulation de la matière. La théorie du Big
Bang, formulée dès la fin des années 40, a longtemps souffert d'un
grave défaut : elle ne permettait pas d'expliquer la formation des
étoiles et galaxies dans un Univers en expansion.



John Mather (Centre spatial Goddard) et George Smoot (Université
de Berkeley) ont été distingués par le jury du Nobel pour avoir été
les maîtres d'oeuvre de la mission COBE (COsmic Background
Explorer), lancée en 1989.

Observer le bruit cosmique

Ce satellite de la Nasa avait pour mission de mesurer le "bruit
de fond cosmique", découvert inopinément en 1965 par Arno Penzias
et Robert Wilson, qui en furent récompensés par le Nobel treize ans
plus tard.



Ces radiations, vestiges de l'explosion primordiale survenue il y
a 13,7 milliards d'années, étaient à elles seules une excellente
preuve de la réalité du Big Bang : aucune source unique de
radiation n'aurait été à elle seule capable de remplir l'ensemble
de l'Univers d'un rayonnement aussi uniforme.

Des grumeaux, pas de la soupe

Mais le fond cosmologique détecté par Penzias et Wilson était
beaucoup trop lisse et homogène. Les scientifiques réclamaient des
grumeaux, des zones où la densité de matière soit légèrement
supérieure, dans cette "soupe primordiale".



De brûlant et très ramassé au départ, l'Univers est revenu
aujourd'hui à tout juste 2,7 degrés au dessus du zéro absolu
(-273°), à la faveur de son expansion. C'est pour cela que COBE est
allé chercher les traces de ses origines jusque dans le rayonnement
micro-onde, puisque, avec la baisse des températures, la longueur
d'onde des rayonnements s'allonge.



En photographiant le bruit de fond cosmique, COBE y a détecté
d'infimes variations de températures, n'excédant pas 0,002°. Mais
pour les scientifiques, l'existence de régions "chaudes" et de
régions "froides" dans l'Univers primordial était suffisante pour
expliquer les premières accumulations de matière qui ont donné
naissance à l'Univers que nous connaissons.

La matière attire la matière

"Il y avait une absolue nécessité d'observer des écarts,
probablement de nature quantique", pour expliquer l'accumulation
initiale de matière. Une fois que le processus est engagé, la
gravité s'occupe du reste : la matière attire la matière,
conduisant à la formation des étoiles puis des galaxies.



agences/ruc

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Etudes perturbées

"Le bon côté (du prix), c'est que les étudiants vont peut-être maintenant prêter davantage attention à mes cours", a ironisé mardi le co-lauréat du prix Nobel de Physique 2006, George Smoot.

"Je vais devoir changer la date du dernier examen de mes étudiants qui tombe le 10 décembre, le jour de la remise des prix du Nobel" à Stockholm, a-t-il ajouté dans un communiqué publié par l'Université de Berkeley, en Californie.

L'astro-physicien a aussi raconté avoir été informé de la nouvelle à 02H45 du matin (9H45 GMT) par un membre du comité du Nobel qui avait un accent suédois. Mais il a dit avoir vérifié l'information.