Plus de 60'000 spectateurs venus de l'Etat régional de
Rhénanie-du-Nord-Westphalie et des Länder voisins étaient venus
admirer l'atterrissage du plus grand appareil de l'aviation civile,
selon les estimations des autorités aéroportuaires.
Visite impromptue
Des parkings, des terrasses d'observation de l'aéroport, ou
grâce à des écrans installés spécialement pour l'occasion, ils ont
pu voir l'avion, en provenance de Toulouse (sud-ouest de la
France), se poser en douceur à 09h55 GMT, cinq minutes avant
l'horaire prévu, sous un ciel couvert, avant d'aller se garer
devant le terminal B.
Cette escale allemande intervient à la veille d'une dernière série
de tests grandeur nature, qui doit mener à partir de lundi l'A380
principalement en Asie, ultime étape avant le début de la procédure
d'obtention de la certification programmé pour la mi-décembre. Il
s'agit toutefois d'une visite impromptue : "nous n'avons eu que
huit jours pour nous préparer", expliquait le directeur de
l'aéroport, Christoph Blume.
Si le quadriréacteur à deux ponts s'est offert ce séjour de
dernière minute en Allemagne, c'est à l'invitation de la Lufthansa,
premier client européen avec une commande ferme de quinze appareils
et une option sur cinq autres. Pour la compagnie allemande, qui
doit recevoir son premier exemplaire à l'été 2009, il s'agissait de
réaffirmer sa confiance dans Airbus, en pleine crise à cause des
déboires de son programme vedette.
Un appareil "fabuleux"
"Il y a eu des problèmes de production, mais pas de l'appareil",
a insisté le patron de Lufthansa, Wolfgang Mayrhuber. Un argument
repris en coeur par tous les représentants d'Airbus et de Lufthansa
présents. "On a tout mélangé : les problèmes d'Airbus, ceux d'EADS,
et les performances techniques de l'appareil, qui est fabuleux",
martelait le Français Robert Lafontan, un des pilotes venus de
Toulouse aux commandes de l'avion.
Un avis partagé par son collègue allemand, le commandant de bord
Karl-Heinz Mai. Le vol d'une heure et demie depuis Toulouse "a été
très agréable", racontait-il.
Surtout, l'opération a permis à l'A380 de retrouver de son lustre.
"Les gens sont toujours aussi enthousiastes, ils veulent voler à
bord de cet avion", constatait avec plaisir M. Mai. "Malgré ses
problèmes, il fait toujours rêver", résumait M. Lafontan. Comme
pour lui donner raison, la foule, que des averses n'ont pas réussi
à disperser, était toujours aussi dense lorsque l'avion, vers 14H20
GMT, est reparti pour Toulouse après plus de quatre heures au
sol.
afp/kot
Collaboration franco-allemande louée
Les employés d'Airbus ont également profité de l'occasion pour entonner le refrain de la collaboration franco-allemande, alors que l'Allemagne, où est produite une partie de l'A380 dans l'usine de Hambourg (Nord), craint de faire les frais du programme de restructuration mis en place par Airbus pour pallier les difficultés de son super-jumbo.
Fedex annule une commande
L'avionneur européen a encore essuyé un camouflet cette semaine, avec la première annulation d'une commande de dix avions cargo A380 par la société américaine Fedex, qui l'a remplacée par une commande auprès de son grand rival Boeing.
C'est la conséquence directe des retards de livraison de l'avion géant, avec un décalage de près de deux ans par rapport au calendrier initial.
Des difficultés qui ont fait plonger dans le rouge le groupe européen d'aéronautique et de défense EADS au troisième trimestre, pour la première fois en trois ans.