Les chercheurs Paul Seagall et Kaj Johnson ont présenté, lors de
la conférence annuelle de l'American Geophysical Union à San
Francisco (Californie, ouest), une méthode combinant les
antécédents géologiques et les repérages par GPS pour prévoir les
risques de séisme. "C'est le modèle le plus réaliste en date", a
dit Kaj Johnson, géophysicien de l'université d'Indiana, "c'est
l'avenir".
Mouvements mesurés au millimètre
La détermination du risque de survenue d'un séisme requiert de
fixer de manière fiable le rythme d'avancée d'une faille. Avant
l'apparition de la technologie du GPS, les scientifiques se
reposaient uniquement sur la paléosismologie, une méthode complexe
consistant à creuser des tranchées le long des failles et à établir
des cartographies des précédents tremblements de terre sur des
milliers d'années.
Désormais, les mouvements de la Terre sont mesurés au millimètre
près avec des antennes GPS fixées dans la roche. "Les gens disent:
comparons le rythme de déplacement d'une faille déterminé avec le
GPS avec celui des études géologiques, mais si vous mesurez des
parties différentes de la même chose avec des instruments
différents, les discordances sont très importantes", a dit Paul
Segall, géophysicien de l'université Stanford.
Fusion de toutes les données
Le modèle de P.Segall et K.Johnson marie toutes les données
disponibles sur la manière dont une faille évolue et prend en
compte les variations dans le temps du rythme de déplacement d'une
faille. Le facteur temps est important car le GPS ne mesure pas les
mouvements d'une faille mais seulement la vitesse des mouvements à
la surface de la Terre.
Les scientifiques peuvent désormais insérer les données GPS dans
des modèles mathématiques pour estimer le rythme du glissement
d'une faille. "Vos estimations dépendent de là où vous vous trouvez
dans le cycle du tremblement de terre", a expliqué P. Segall, "si
le modèle ne prend pas cela en compte, vous aurez un rythme de
glissement différent".
afp/tac
Résultats pas encore très cohérents
Avec le nouveau système, les chercheurs ont déterminé que le rythme de glissement de la faille de San Andrea dans la baie de San Francisco était relativement cohérent avec celui estimé à l'aide des données GPS et des enregistrements géologiques.
Mais dans d'autres régions tectoniques actives de Chine et de Taïwan, il y a de larges disparités entre les données.
K.Johnson a souligné que cette nouvelle méthodologie ne permettait pas de prévision à court terme. "Mais ce type d'approche est très utile pour les prévisions des risques à long terme", a-t-il estimé.